Une initiative pour souligner les ambitions d’étudiants en santé qui parlent français.
Le Réseau Santé en français Î.-P.-É. (RSFÎPÉ) est fier d’annoncer sa nouvelle campagne, Étoile Montante.
Il est important pour le RSFÎPÉ d’encourager l’offre active de services en français. Les étudiants d’expression française proposés par une institution de formation, un établissement de la santé, un membre du Réseau Santé en français Î.-P.-É. ou un individu du grand public recevront la mention spéciale d’Étoile Montante en guise de reconnaissance de leur arrivée imminente sur le marché du travail dans le système de santé. C’est aussi l’occasion de célébrer l’offre éventuelle de services en français par cette relève motivée. Reconnaître leur présence et leur engagement est un pas vers l’augmentation de l’accès au services de santé en français à l’Î.-P.-É.
Vous pouvez proposer une étoile montante à l’adresse suivante : info@santeipe.ca
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Mea Arsenault : une future infirmière pleine d’empathie
Mea Arsenault, originaire de Saint-Louis dans la région de Prince-Ouest, est une jeune femme dont le parcours est marqué par l’empathie et le désir d’aider les autres. Diplômée de l’école Pierre Chiasson, où elle a fait toute sa scolarité de la maternelle à la douzième année, Mea a entamé l’an dernier un baccalauréat en sciences infirmières à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard (UPEI). Elle aspire à devenir infirmière-praticienne pour répondre aux besoins de sa communauté et à la pénurie de personnel soignant.
Depuis son jeune âge, Mea a toujours été attirée par les sciences et les interactions humaines. “J’adore parler et j’adore connecter avec des gens,” confie-t-elle. C’est cette combinaison de curiosité scientifique et d’empathie naturelle qui l’a orientée vers la profession d’infirmière, un choix confirmé après avoir observé le rôle crucial des infirmières lors de l’appendicite de sa sœur. “Toute ma vie, j’ai pensé que je voulais être docteur, car j’adore les sciences. Mais c’est vraiment les infirmières qui sont en contact avec les patients,” explique-t-elle, soulignant l’importance de la connexion humaine dans ce métier.
En plus de son parcours académique, Mea s’investit activement dans sa communauté. Elle occupe actuellement deux emplois, l’un au Elm Grove Center, un centre de soins en santé mentale, et l’autre au foyer Tyne Valley Senior’s Home. Au Elm Grove Center, son intérêt pour la santé mentale s’épanouit. “La santé mentale m’intéresse tellement […] J’aimerais peut-être un jour devenir infirmière en santé mentale,” confie-t-elle.
Au foyer pour personnes âgées, le Tyne Valley Senior’s Home, Mea est préposée aux soins. Cette expérience lui offre une perspective unique sur les besoins des patients francophones, notamment ceux atteints de démence. “Quand un préposé leur parle en anglais, ça leur prend du temps pour trouver leurs mots. Mais si moi je peux leur parler en français, c’est tellement plus facile pour eux,” explique-t-elle. Travailler avec des personnes âgées lui permet de comprendre l’importance de la communication dans leur langue maternelle, offrant ainsi un réconfort et une connexion essentielle aux patients.
Mea accorde une importance particulière à la langue française, une valeur transmise par sa mère québécoise. Ayant grandi dans un environnement bilingue, elle reconnaît les défis liés à la préservation de la langue française, surtout après avoir quitté l’école francophone pour étudier dans une université anglophone : “J’avais peur de perdre mon français […] Je le parle encore, mais des fois c’est plus difficile,” avoue-t-elle. Pour elle, offrir des services de santé en français est essentiel, notamment pour les personnes âgées ou même les nouveaux arrivants dont la langue maternelle est le français. “Ça te donne une chance de connecter avec les patients,” souligne-t-elle.
La vision de Mea pour l’avenir est claire : elle souhaite travailler à l’Île-du-Prince-Édouard pour contribuer à pallier la pénurie de professionnels de la santé. “Le système de santé est tellement en pénurie, on a vraiment besoin d’aide supplémentaire” déclare-t-elle. Son attachement à l’île et à sa communauté est profond, et elle est déterminée à y apporter ses compétences et son engagement.
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Mallory Burns: danseuse et future Kinésiologue
Originaire de Freetown, Mallory a grandi dans un environnement rural, avec ses parents fermiers. Dès son plus jeune âge, elle se découvre une véritable vocation pour la danse. D’ailleurs, depuis plusieurs années, elle enseigne les claquettes, la danse contemporaine et le ballet aux enfants et adolescents à Summerside. Cette passion pour le mouvement l’a naturellement amenée vers un baccalauréat en sciences, avec une spécialisation en kinésiologie à Université de l’Île-du-Prince-Édouard, avec l’ambition de faire une maîtrise en physiothérapie dans le futur.
L’expérience personnelle de Mallory, en tant que danseuse, l’a rendue particulièrement consciente des défis physiques rencontrés par les athlètes et les artistes. Elle confie : “Je suis danseuse, donc j’ai beaucoup de problèmes aux jambes et aux pieds. J’aimerais donc être capable d’aider d’autres gens avec ces problèmes-là aussi”. Elle rappelle le rôle essentiel de la physiothérapie, non seulement dans le traitement des blessures, mais aussi dans leur prévention.
Elle voit d’ailleurs le sport comme un véritable moyen d’expression, pour être pleinement soi-même grâce au mouvement. C’est pourquoi Mallory croit qu’il est primordial de soutenir les personnes pour leur permettre de s’épanouir grâce à leur pratique sportive : “Ça serait un rêve de travailler avec des danseurs et d’autres sportifs aussi. Ça aide tellement d’avoir une connexion avec un sport parce que je sais très bien que sans la danse, je ne serais pas moi-même aujourd’hui. Alors, je veux aider les autres à poursuivre dans leur sport, qu’ils soient petits ou grands”.
Le français occupe une place particulière dans la vie de Mallory. Bien qu’issue d’un milieu anglophone, elle a suivi un parcours d’immersion française depuis son plus jeune âge, grâce à l’encouragement de sa mère, elle-même ancienne élève d’immersion. Malgré les défis, notamment lorsque l’on étudie dans un cursus entièrement en anglais, Mallory s’assure de tout faire pour ne pas perdre son français et elle insiste également sur l’importance des services de santé bilingues : “Je pense que c’est vraiment important d’offrir des services en français et en anglais.
Tout le monde mérite d’être confortable dans leur environnement et d’être capable de s’exprimer dans la langue qu’ils préfèrent.”
Envisageant l’avenir, Mallory exprime le souhait de rester sur l’Île, pour contribuer au bien-être de sa communauté en y apportant ses compétences bilingues. Convaincue de l’importance de la prévention en santé, elle aspire à promouvoir l’activité physique comme un pilier de la qualité de vie, surtout dans le contexte post-Covid, où la sédentarité est devenue une préoccupation majeure. Elle souligne d’ailleurs : “Surtout depuis ces dernières années, avec le Covid et le télétravail notamment, l’activité physique est devenue vraiment importante. On doit bouger. Ça doit faire partie de notre vie… Je pense que le mouvement de la kinésiologie permet aux gens de prendre soin d’eux et d’agir de manière préventive sur leur santé avant que les problèmes n’arrivent.” -
Lai Xia Hein: Future gynécologue passionnée par la santé des femmes
Lai Xia est originaire de Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard. Jeune femme pleine d’enthousiasme, elle a grandi dans une famille aux racines multiculturelles et dans un environnement majoritairement anglophone. C’est à l’École-sur-Mer qu’elle a pleinement embrassé la langue française, où elle a effectué toute sa scolarité jusqu’à sa graduation en 2023. Désormais étudiante à l’Université de Moncton, Lai Xia a naturellement choisi de continuer ses études postsecondaires en français : “Je voulais continuer d’enrichir mon français et être capable de travailler dans les deux langues”, confie-t-elle, soulignant l’importance de son bilinguisme.
Lai Xia se distingue par son excellence académique, reconnue par la bourse d’excellence Roméo Leblanc. Elle est actuellement en première année du programme D.S.S. (Diplôme préparatoire aux sciences de la santé), un parcours intensif et accéléré de deux ans préparant à des études en médecine. Lai Xia accorde une grande importance au bilinguisme dans sa future profession, une compétence qu’elle juge cruciale pour offrir des soins inclusifs et accessibles. “C’est important d’être capable d’accueillir le plus de monde que tu peux et que tout le monde soit bien confortable, dans la langue de son choix”, explique-t-elle.
Inspirée par ses propres expériences et celles de ses proches, elle a développé une passion pour la gynécologie et souhaite faire une différence significative dans la santé des femmes. “Mon rêve, c’est de devenir gynécologue et d’avoir ma propre clinique pour la santé sexuelle et reproductive des femmes”, partage-t-elle avec enthousiasme. Elle souligne l’importance d’être informée et proactive en matière de santé féminine : “Les menstruations et la santé sexuelle, c’est un sujet tellement grand ! Moi, je veux savoir ce qu’il se passe dans mon corps. C’est un sujet qui me passionne !”, explique-t-elle en montrant fièrement le modèle d’un utérus en 3D qu’elle a reçu comme cadeau de Noël.
Consciente du manque de ressources en matière de santé des femmes, en particulier à l’Île-du-Prince-Édouard, Lai Xia est déterminée à apporter des améliorations. “Il y a un manque à l’Île, les services ne sont pas très accessibles. Ça peut être long pour voir un docteur pour ces affaires-là”, explique-t-elle. Elle exprime son désir de combler cette lacune en tant que médecin bilingue, déterminée à offrir des soins de qualité et accessibles. “Je veux retourner à l’Île, pour sûr ! Et je veux faire un changement”, projette-t-elle avec enthousiasme, révélant son désir de contribuer activement à l’amélioration de la santé des femmes et répondant ainsi à un besoin crucial dans sa communauté.
Au-delà de ses études, Lai Xia s’investit activement dans des initiatives communautaires, notamment pour l’association Global Medical Brigades : elle participe à la création d’une équipe avec d’autres étudiant·e·s de l’Université de Moncton, avec pour projet d’offrir du bénévolat dans des pays où l’accès aux soins de santé est limité, comme au Guatemala.
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Oviado Tchakounte futur intervenant à l'écoute des autres
Oviado, jeune homme sociable et empathique, est originaire du Cameroun. Il réside à l’île depuis août 2022 et étudie au Collège de l’île au programme de Services à la personne.
Oviado a fait ses études primaires et son lycée en français, pour ensuite s’inscrire en informatique à l’institut Universitaire de la Côte à Douala. Avec le temps, il s’aperçut que ses études ne coïncidaient pas avec ses convictions. Alors, selon lui : “J’ai eu l’opportunité de connaître le Collège de l’Ile. Et après avoir eu un aperçu des programmes offerts, j’ai choisi le service à la personne. Parce que ça concordait avec mes habiletés, avec mes points forts. Je sais bien me mettre dans la peau des autres personnes. Le cours proposé m’allait à la perfection.”
Pour Oviado, bien que bilingue, il était évident de poursuivre ses études en français : “Ma première motivation d’étudier en français plutôt qu’en anglais est que le français est ma langue maternelle. Ma deuxième motivation était que l’offre de cours de Services à la personne, du Collège de l’ile, m’allait à la perfection. Après avoir fait mes recherches, j’ai vu que les matières qui y étaient enseignées étaient tout à fait pour moi.”
Pour les étudiants étrangers, comme Oviado, il n’est pas évident de quitter son pays d’origine pour se lancer dans l’aventure, de venir étudier à l’île. Selon lui, il faut “être prêt psychologiquement. Surtout nous, les étudiants internationaux, quand nous quittons notre cadre familial pour venir nous installer dans un pays nouveau. C’est tout à fait différent. Il faut se préparer à ça. Et aussi, au niveau du logement, surtout, il faut à tout prix avoir quelqu’un sur place, parce que ce n’est vraiment pas évident de le faire soi- même.”
C’est grâce au soutien d’amis ainsi que du coordinateur de l’engagement étudiant du Collège de l’Île, Florian Enjalbal, qu’Oviado a pu se trouver un logement, au bout de cinq mois de recherche.
Après ses études, Oviado aimerait bien rester et s’établir à l’Île : “J’y ai été très bien accueilli. Les gens sont très sympas. Quand tu marches dans la rue, quand quelqu’un te voit, il te salue et te demande comment tu vas. L’insertion a vraiment été très très facile pour moi. Je ne me suis pas senti seul. Et surtout Florian m’a beaucoup guidé. Il fait vraiment partie de ces personnes qui m’ont tendu la main.”
Des projets pour le futur, Oviado en a plein la tête. Un de ses projets serait de participer à la mise en place de plus de services pour les enfants vivant avec un trouble du spectre de l’autisme, au Cameroun. Aussi il aimerait ouvrir un centre de retraite francophone, à Charlottetown, car selon lui il y a un manque et ce type de ressource demande à être développé. En effet, selon Oviado : “Beaucoup de mes collègues francophones partent travailler dans des régions francophones après leurs études, car ils ne parlent pas anglais et c’est difficile de trouver un emploi ici. D’offrir des services en français leur permettrait de pouvoir rester et travailler à l’île. Et cela aiderait à augmenter la communauté francophone de l’île.”
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Myriam Cyr, future athlète de la médecine
Myriam, personne calme, sociable, sportive et amoureuse de plein air, termine présentement sa 4e année de médecine, à l’université de Sherbrooke, au Québec. Elle est récipiendaire de la Médaille académique du Gouverneur général et s’est retrouvée quatre années de suite au Tableau d’honneur du directeur de l’École de kinésiologie de l’Université de Moncton.
Originaire d’Abram Village et issue d’une famille francophone, le français a toujours fait partie intégrante de sa vie. C’est dans cette langue qu’elle a d’abord fait sa formation à l’École Évangéline et qu’elle a par la suite décidé de poursuivre ses études supérieures.
Avant de s’inscrire au doctorat en médecine, Myriam a complété son Baccalauréat en sciences de kinésiologie à l’Université de Moncton. Cet intérêt pour le domaine de la santé, Myriam l’a depuis toute jeune : “À l’école, j’ai toujours beaucoup aimé les cours de biologie. Ceux-ci étaient mes cours préférés. J’ai choisi la kinésiologie parce que ça combine la biologie, les sports et le mouvement. Par la suite, malgré que j’avais beaucoup aimé mon bac en kinésiologie, je ne voulais pas être kinésiologue. Je voulais aller un peu plus loin. C’est là que j’ai décidé d’aller en médecine. J’ai toujours aimé les liens qu’on peut tisser avec les patients, la communauté médicale, le travail d’équipe. J’aime beaucoup tout ce qui vient avec la médecine. Tous les domaines de la santé m’intéressaient beaucoup. Mais la médecine était particulièrement intéressante pour moi. “
Les programmes universitaires de kinésiologie ou de médecine, en français, n’étant pas disponibles à l’île, Myriam a hésité avant de poursuivre ses études postsecondaires dans cette langue: “J’ai beaucoup hésité quand j’ai fini l’école, après ma 12e année. J’avais hésité d’aller faire mon université en anglais ou en français. J’ai donc décidé d’aller à l’université de Moncton, car en français c’était plus facile, comme j’avais fait toute mon école en français, c’était plus logique pour moi. Et après avoir passé le bac, j’ai décidé de continuer en français pour la médecine. Donc j’ai seulement appliqué à des universités au Québec. Je suis plus confortable en français qu’en anglais. Donc c’était juste logique de continuer en français. “
Pour Myriam, l’objectif serait de pouvoir poursuivre une carrière combinant ses deux passions: la médecine et le sport. C’est dans ses deux domaines où elle est engagée et aime donner de son temps : “ Quand j’étais à l’Île-du-Prince-Édouard, je m’impliquais surtout pour des événements sportifs, comme les Jeux de l’Acadie. J’ai été entraîneure quelques fois aux Jeux de l’Acadie. J’ai aussi aidé à entraîner des équipes de hockey féminin. Depuis que je suis à Sherbrooke, je m’implique plus dans des choses plus médicales. Il y a des groupes d’intérêts en médecine de famille dans lesquels je suis impliquée. On organise des événements pour promouvoir la médecine de famille. Aussi, j’ai aidé dans l’organisation d’une course contre la faim pour lever des fonds pour des familles qui ont besoin de sous. Je fais aussi partie d’un programme de mentorat pour les étudiants en médecine, plus jeunes, qui ont besoin d’aide. Au niveau mental ou qui ont des questions ou des inquiétudes. “
Après sa résidence, qui durera deux ans, et peut-être des études avancées en médecine sportive, Myriam aimerait bien revenir à l’île et y ouvrir une pratique en médecine de famille qui offrirait aussi des soins de médecine sportive. Soins qu’elle pourra offrir, en français, à la communauté acadienne et francophone de l’île. Car pour elle : “Vu que la langue française est minoritaire,à l’Île-du-Prince-Édouard, c’est important d’assurer les soins en français, pour que justement on continue d’avoir une communauté francophone et que ses membres aient accès aux services de santé en français. Pour s’assurer que la communauté francophone et que la langue française puisse continuer à se développer, à l’île, il est primordial d’avoir des services en français.“
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Liam Payne, futur virtuose de la médecine
Liam, jeune homme brillant et talentueux, est originaire de Stratford et étudie présentement en 3e année du doctorat en médecine à l’Université Memorial de Terre-Neuve. Liam a appris le français, durant sa scolarité à l’Île-du-Prince-Édouard et a eu la chance d’améliorer son apprentissage de la langue pendant plusieurs vacances au Québec, pendant son enfance.
Avant de s’inscrire au doctorat en médecine, Liam a complété son B.Sc. Hons. en chimie à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard. Il est récipiendaire d’une demi-douzaine de prix de fin d’études, dont la Médaille du Gouverneur général de premier cycle pour la meilleure moyenne, sur 4 ans, à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard.
Pendant les quatre années de son baccalauréat en sciences, Liam a participé à plusieurs projets de recherche en photochimie. Il est auteur et co-auteur d’articles scientifiques publiés dans des journaux académiques tels que le prestigieux Journal of the American Chemical Society.
Les sciences passionnent Liam depuis toujours : “J’ai un penchant pour tout ce qui touche aux sciences; la biologie, la chimie, la physique, l’astronomie, etc., je les aime toutes, car elles servent à nous aider à comprendre le monde qui nous entoure. En effet, ma passion pour la pratique médicale est fondée sur le fait que chacune de ces disciplines peut être appliquée pour améliorer la santé.”
En plus des sciences, Liam est aussi passionné de musique : “Comme enfant, j’ai suivi des cours de piano, violon, et même de cor français jusqu’à la fin de l’école secondaire. Pendant ce temps, j’ai cultivé une appréciation pour l’écoute et la performance de plusieurs genres, y compris le jazz, classique, et pop.” D’ailleurs, avant de poursuivre ses études en médecine, la majorité de ses activités extrascolaires étaient axées sur la musique. Il a été membre de l’Orchestre Symphonique de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, du Groupe de Jazz de Charlottetown, et de l’orchestre communautaire «Définitivement Pas la Symphonie ».
Liam aurait pu poursuivre une carrière musicale ou dans en recherche scientifique, mais c’est le côté humain des sciences qui l’a amené vers la médecine, vers cette envie de servir sa communauté : “Une carrière dans le domaine de la santé offre une multitude d’occasions d’apporter du confort à ceux et celles qui en ont besoin. C’est une chance de fournir des soins aux gens dans l’état le plus vulnérable de leur vie, et une chance d’appliquer les sciences pour le bien de l’humanité. Je crois que je suis une personne attentionnée, et un emploi de cette nature me permet d’incorporer mes intérêts d’une manière qui profite directement à ma communauté.”
Pour Liam, il est primordial de pouvoir servir cette communauté autant en français qu’en anglais: “D’offrir des services de santé en français n’est pas seulement important – c’est une responsabilité. Comme nous sommes une population diversifiée qui inclut une portion francophone importante, les espaces de santé doivent maintenir un environnement accueillant et facile à naviguer pour ce groupe démographique.”
Après ses études, c’est à l’île que Liam compte poursuivre sa carrière en médecine interne, plus particulièrement en oncologie. Pour lui : “L’Île-du-Prince-Édouard regorge d’opportunités, et j’ai hâte d’appliquer mon apprentissage clinique dans ma propre communauté. La pandémie COVID-19 a souligné plusieurs faiblesses dans notre système de santé, et je suis désireux de retourner dans ma province d’origine pour aider les patients nécessitants des soins. L’Île-du-Prince-Édouard est une province unique et chaleureuse qui est renforcée par sa population aux voix solidaires et passionnées.”
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Renée Gardiner, future infirmière rassembleuse
Renée, personne à la fois organisée, calme et amusante, termine présentement sa deuxième année en sciences infirmières à l’Université de Moncton. Elle est récipiendaire, entre autres, de la bourse d’excellence Roméo LeBlanc et de la bourse Monseigneur-Jean-Chiasson.
Renée est parfaitement bilingue, issue d’une mère francophone et d’un père anglophone: “À la maison, on pouvait toujours parler les deux langues. Mes parents nous ont mis à l’école française, car ils pensaient tous les deux que c’était la meilleure chose pour nous. Que ça nous donnerait plus de facilité à avoir de meilleurs emplois et de juste avoir une meilleure qualité de vie.”
Renée a fait toutes ses études primaires et secondaires, à l’École-Sur-Mer, à Summerside, où elle était très impliquée dans la vie scolaire, que ce soit comme entraîneure de volleyball ou à travers le club des déjeuners; une initiative lancée par quelques élèves de l’école : “On s’est mis ensemble et on pensait que c’était une bonne idée, comme beaucoup d’écoles avaient des services comme ça. Notre école n’en avait pas et on sait que parfois il y a des élèves qui viennent à l’école sans avoir mangé. On voulait être certain que tout le monde avait accès à la nourriture dont ils ont besoin.”
Depuis toute jeune, Renée a toujours su que c’est dans le domaine de la santé que se trouvait sa vocation. Ayant toujours aimé les sciences et plus particulièrement la biologie, c’est en travaillant comme gardienne d’enfants pour une infirmière qu’elle commença vraiment à s’intéresser à la profession d’infirmière. “J’ai fait du gardiennage pour une famille et la mère était infirmière. Elle me parlait toujours de ce qu’elle faisait pendant la journée, et je trouvais ça très intéressant.”
Ayant toujours fait l’école en français, Renée ne pouvait pas s’imaginer aller à l’université en anglais. Aimant étudier et apprendre, sa décision d’aller en soins infirmiers s’est confirmée au cours de ces deux dernières années à l’Université de Moncton : “Et je pense que ce qui est vraiment bien, en nursing, c’est que tu apprends toujours et qu’il y a vraiment beaucoup d’expériences pratiques. Tu t’impliques dans ce que tu fais.”
Ce qui motive Renée, qui espère travailler dans le département de maternité ou en pédiatrie, c’est de pouvoir aider les gens, d’être là pour eux. Aussi, pour elle : “D’être infirmière c’est un emploi vraiment important puisque tu interagis avec tout le monde: le patient, les docteurs, même les physios et les ergos. C’est vraiment toi globalement qui maintiens l’équipe ensemble et tu maintiens le contact avec tout le monde. Souvent, les médecins ne voient les patients que quelques minutes,puis après c’est fini. Mais l’infirmière,elle, est toujours là pour eux et les aides à tout moment de la journée. Et je pense que tu as vraiment une meilleure relation avec les patients de cette façon.”
Pour Renée c’est un atout important, pour une infirmière, de communiquer dans les deux langues; d’être capable d’aider les patients dans leur langue de préférence, que ce soit le français ou l’anglais: “On est une province bilingue! J’ai travaillé à l’hôpital cet été et beaucoup d’infirmières ou de docteurs parlent juste anglais. Des fois tu entends les patients et tu sais qu’ils sont français. Tu vois qu’ils essaient vraiment de parler en anglais. Tu entends leur accent et tu sais qu’ils ont un peu de problèmes à s’exprimer. Quand tu vas les voir et quand tu parles français, ils sont tellement contents. Ça les fait sourire et tu peux voir qu’ils sont beaucoup plus calmes. Ils vivent déjà des situations pas idéales quand ils sont à l’hôpital, et tu veux t’assurer qu’ils soient le plus calmes possible. En parlant leur langue, ils sont plus confortables. Ils ne le réalisent pas, mais ça fait un gros changement pour eux et je pense que c’est vraiment important ça.”
Après ses études, Renée compte bien revenir poursuivre sa carrière à l’île. Pour elle on y retrouve beaucoup d’opportunités pour le personnel médical bilingue. Aussi, l’atmosphère, la collaboration et l’esprit d’équipe qui règnent dans les institutions de santé sont très motivants : “J’ai travaillé à Summerside cet été. Tu pouvais vraiment voir que le travail d’équipe était vraiment important. Tout le monde aidait tout le monde et puis ils aimaient avoir les étudiants. Ils nous montraient tout ce qu’ils pouvaient. Ils nous appréciaient. Je pense que vraiment, à l’île, les relations entre les travailleurs sont beaucoup plus fortes qu’ailleurs. Et ils incluent tout le monde, ils veulent que tout le monde travaille ensemble. J’ai vraiment aimé l’atmosphère de travailler à l’île. Et puis toute ma famille est à l’île, donc je ne peux pas me voir rester ici, au Nouveau-Brunswick.”
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Jenny Richard, future travailleuse sociale engagée
Jenny, jeune femme amicale et engagée, est originaire de la région Évangéline où elle a grandi, en français. Elle est inscrite en travail social à St. Thomas University, à Frédéricton, au Nouveau-Brunswick.
Avant même d’avoir terminé sa 12ᵉ année, à l’école Évangéline d’Abram Village, Jenny savait qu’elle se dirigeait vers les sciences sociales: “J’ai toujours été intéressée par les domaines où on aide les gens. Pour moi les sciences comme la bio, ça n’a jamais été ma force. Je savais que m’en aller en nursing, c’était moins la route pour moi. J’ai toujours voulu apprendre comment est-ce qu’on pense et pourquoi on pense de la manière qu’on pense. Le domaine de la santé mentale était plutôt la route pour moi.”
Après sa graduation, incertaine de la branche qui l’intéressait le plus, Jenny décide de s’inscrire au Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse, pour y suivre un programme de deux ans en services sociaux.
“Puis, c’est à travers ce programme là que j’ai réalisé que j’avais vraiment un intérêt pour le travail social.J’ai appliqué à l’université St. Thomas. Certains de mes crédits du collégial ont pu être transférés, mais j’ai dû faire environ une année et demie d’université et ensuite appliquer au programme de travail social, en avril dernier. J’ai été acceptée et’ai commencé le programme de deux ans au mois de septembre.”
Tout au long de ses études secondaires, à l’île, Jenny s’est beaucoup impliquée dans sa communauté. Plus particulièrement au sein de la Jeunesse Acadienne et Francophone de l’Île-du-Prince-Édouard (JAFLIPE), un organisme par et pour les jeunes. Tout d’abord en participant aux activités et par la suite en siégeant comme vice-présidente et représentante. En effet, la question de la jeunesse en est une qui lui tient à cœur. Pour Jenny il est important “de donner une voix aux jeunes francophones et de leur donner l’opportunité de faire des choses à l’intérieur de et pour leur communauté, en français.”
En plus d’être engagée pour la jeunesse, Jenny a aussi travaillé pour l‘Association des francophones de l’âge d’or de l’ÎPÉ (FAOÎPE) et pour la coopérative Le Chez-Nous, à Wellington, où elle organisait des activités pour les résidents.
Selon Jenny, il est primordial pour la minorité francophone de l’île d’avoir accès à des services en français s’ils le désirent. Pas seulement accès à des soins médicaux, mais aussi des services sociaux et de santé mentale. Selon elle, par exemple : “Il n’y avait pas beaucoup de services en français de disponibles en grandissant, autre qu’à l’école. On avait des services de counseling à l’école. Mais même là, parfois, c’était moins confortable d’aller voir quelqu’un qu’on croise dans les corridors à chaque jour. C’est important d’avoir aussi des personnes à l’extérieur de ces endroits-là. Pour que les jeunes puissent pouvoir accéder à des services en français à un autre endroit que dans leurs lieux d’études.”
Jenny a plusieurs intérêts dans le domaine du travail social. Pour elle, c’est un domaine où on retrouve tellement d’opportunités. C’est pourquoi elle n’a pas encore décidé dans quel secteur du travail social elle se dirigera.
“Un de mes intérêts serait de travailler dans les services correctionnels et dans les programmes de réhabilitation et de probation. J’ai aussi un intérêt en counseling. Pour ça, il faudrait faire une maîtrise. Donc c’est encore dans mes plans possibles de faire la maîtrise, de m’en aller en counseling. J’ai aussi toujours eu un intérêt de travailler avec des familles, dans le domaine de la protection des enfants. J’ai une variété d’intérêts.”
Une chose est certaine, c’est que Jenny désire revenir poursuivre sa carrière à l’Île et retrouver cette communauté où les liens sont tissés serrés et où les gens s’entraident.
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Sarah-Ève Roy, future infirmière aux multiples talents
Sarah-Ève, personne dévouée et chaleureuse, est inscrite en sciences infirmières à l’Université de Moncton et est récipiendaire de la bourse d’excellence Roméo LeBlanc. Elle a grandi dans une famille où l’on parle français, à Summerside. Elle y a fait toutes ses études primaires et secondaires, à l’École-Sur-Mer, où elle était très impliquée dans la vie scolaire, que ce soit comme capitaine de l’équipe de volleyball ou dans le rôle de la princesse Anna d’Arandelle dans la pièce musicale La Reine des neiges.
Pour Sarah-Ève, poursuivre ses études en français est tout naturel et primordial. C’est la langue où elle se sent le plus à l’aise et qui pourra lui ouvrir des portes dans sa future carrière. Elle sait combien il peut être difficile de vivre dans un milieu majoritairement anglophone et de ne pas avoir accès à certaines ressources.
En effet, pour Sarah-Ève et ses collègues de l’École-sur-Mer, le parcours scolaire en français a parfois été rempli d’incertitudes. Bien que l’école soit ouverte depuis 2002, ce n’est qu’en 2016 que les élèves ont pu y terminer leur parcours scolaire complet. Avant, plusieurs élèves francophones de Summerside devaient terminer leur secondaire dans les établissements anglophones. Sarah-Ève fait partie des premières moutures à avoir pu graduer en français, à l’École-sur-Mer. De là vient, pour elle, l’importance de pouvoir offrir des services en français à la population francophone et acadienne de l’île.
À l’école, Sarah-Ève était passionnée par la biologie et tous les aspects du corps humain. Elle a aussi, depuis toute jeune, voulu aider les gens, apporter du soutien à la communauté et faire une différence. C’est pourquoi elle a choisi le domaine de la santé. Et avant même de commencer ses études en sciences infirmières, elle faisait du bénévolat à l’hôpital du comté de Prince, à Summerside, afin d’avoir un aperçu de sa future carrière. Aussi, désireuse de s’impliquer dans la communauté francophone de l’île et de préserver la langue française, elle a aussi travaillé pour le journal la Voix Acadienne; en plus de faire du bénévolat dans le domaine de la santé.
Comme elle le dit si bien: “Il est important d’offrir des services de santé en français afin de communiquer clairement avec les patients. Les soins débutent tous avec et se basent avant tout sur la communication. Il est important pour un patient de pouvoir s’exprimer clairement dans la langue dans laquelle il est le plus confortable, surtout dans un milieu bilingue comme à l’Île-du-Prince-Édouard. Il sera alors capable de demander de l’aide et d’expliquer son vécu et sa condition ou encore ses besoins et ses préférences. Comme infirmière francophone je veux être capable de rassurer le patient et de l’accommoder afin que son rétablissement se déroule le plus efficacement et dans le confort grâce à l’accessibilité aux soins en français.”
Après ses études, bien qu’elle désire voyager et découvrir le monde, Sarah-Ève aimerait revenir à l’île afin d’y pratiquer comme infirmière et aider les membres de sa communauté. Pour elle, ce qui rend l’île spéciale, c’est la force des liens entre les gens. On s’y sent proche les uns des autres. C’est son chez-moi!
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Trishtee Boojharut future diététiste passionnée de cuisine
Trishtee qui est originaire de l’île Maurice a développé, très jeune, un intérêt marqué pour la santé et une passion pour la cuisine. Les deux furent instillés par ses grands-parents qui étaient chefs et sa mère qui est infirmière. Trishtee a grandi entre la cuisine familiale et l’hôpital où travaillait sa mère.
Ses premières ambitions étaient de devenir chef pâtissière, mais comme elle le dit si bien : « l’environnement de la santé, c’est quelque chose qui est inné en moi ». Elle décida donc de marier les deux mondes en devenant diététiste.
Étudiante en quatrième année du programme de baccalauréat en sciences des aliments et de la nutrition à l’université de l’Île-du-Prince-Édouard, Trishtee trouve très important que les gens soient sensibilisés à l’importance de bien se nourrir. Pour elle, qui se spécialise en diététique, une saine alimentation et une vie active sont les meilleurs moyens que l’on puisse prendre pour prévenir toute une panoplie de problèmes médicaux.
Bien qu’elle termine bientôt ses études en anglais, Trishtee a grandi dans un environnement où le français, l’anglais et le créole sont couramment parlés. Pour elle, si l’opportunité de pouvoir faire des études en diététique en français existait à l’île ce serait merveilleux. Faute de quoi, de pouvoir suivre un cours où les termes de santé en français étaient enseignés serait un pas dans la bonne direction.
Selon elle, il existe un besoin important d’avoir plus de diététistes parlant français pour desservir la population francophone et acadienne de l’île. Mais le marché de l’emploi pour les diététistes n’est pas toujours facile pour les nouveaux diplômés en diététique. Selon Trishtee : « Le plus fabuleux pour moi serait de rester sur l’île en ayant un travail. Mais on m’a dit qu’il n’y a pas assez d’emplois pour les diététiciennes sur l’île. Il y a d’autres emplois fantastiques dans le secteur de la santé, mais pour les diététiciennes… Et c’est pour cela que je me pose la question si je peux rester sur l’île. C’est quelque chose que je veux tellement faire, mais ça dépend si j’ai l’opportunité ».
Et pourquoi vouloir rester à l’Île plutôt que d’aller travailler dans une autre province?
« Je viens d’une île et j’aime la culture insulaire… pour les gens. On a vraiment l’impression qu’on appartient à une communauté. Ça fait seulement quatre ans que je suis là, mais je me sens à la maison. C’est ce feeling qui me fait envie de rester sur l’île et de donner ce que j’ai de mieux à offrir aux personnes qui sont là. J’ai l’impression qu’ils ont besoin de cette aide et j’ai l’impression que c’est comme si j’étais en train d’aider ma famille. »
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Colby Arsenault, future assistante technique en pharmacie
Colby Arsenault, une jeune femme au sourire lumineux, empathique et passionnée par le domaine de la santé, est originaire de la région Évangéline. Elle a grandi dans une famille acadienne où l’on parle français et elle a fait toutes ses études primaires et secondaires à l’École Évangéline.
Poursuivre ses études en français a toujours été un choix évident pour Colby : « Depuis que j’étais en 8e ou 9e année, je me disais tout le temps que je voulais rester en français. Parce que le français, c’est moi. »
Même chose pour le domaine de la santé. Colby a toujours su que c’était le chemin qu’elle voulait suivre : « Depuis que je suis jeune, j’ai toujours aimé aider les gens. J’étais toujours cette personne-là qui voulait aider des gens. Et depuis que je suis jeune aussi, je me voyais tout le temps être dans le domaine de la santé. Je ne me voyais pas vraiment faire autre chose… »
Après ses études secondaires, Colby a d’abord pris une année pour travailler. Elle s’est ensuite inscrite au programme de « Technologie de radiodiagnostic » au CÉGEP de Sainte-Foy, au Québec. Après s’être rendu compte que cette voie d’étude n’était pas pour elle – encouragée du support constant de ses parents – Colby s’est inscrite au Tremplin-DEC, d’abord à Ste-Foy, puis au CÉGEP Édouard-Montpetit, dans la région de Montréal. Elle compléta tous ses cours obligatoires du CÉGEP avant de s’inscrire au Collège Supérieur de Montréal, au Diplôme d’Étude Professionnel en Assistance Technique en Pharmacie. Un programme d’étude pour lequel elle est passionnée et qu’elle terminera sous peu, après avoir complété un stage au prestigieux Institut de Cardiologie de Montréal.
Colby désire poursuivre une carrière d’Assistante Technique en Pharmacie dans le milieu hospitalier. Le travail en pharmacie, c’est beaucoup plus que compter des pilules. C’est aussi être à l’écoute des gens et poser des gestes à la fois précis et attentionnés. Après son stage, Colby aimerait bien pouvoir continuer à travailler à l’Institut de Cardiologie de Montréal, pour encore un ou deux ans, afin d’acquérir plus d’expérience avant de revenir s’installer à l’Île : « Parce que j’adore l’île, c’est ma maison! »
L’objectif de Colby serait de travailler l’hôpital à Summerside ou à Charlottetown. Pour elle, le milieu hospitalier « C’est comme une petite famille. Tout le monde s’entraide. »
Colby croit aussi que tout le monde devrait pouvoir avoir accès aux services dans la langue de leur choix. Selon elle, l’accès aux services en français et en anglais donne l’opportunité aux patients de pouvoir s’exprimer et de bien se faire comprendre : « Chaque fois que j’allais chez le médecin (…) si j’avais besoin de m’exprimer en anglais, j’avais toujours de la misère. J’oubliais des choses, je n’étais pas capable de trouver les bons mots. Mais une fois, j’ai eu quelqu’un qui parlait français. Honnêtement, ça a changé ma vie. »
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Mariah Buchanan, infirmière de 3e génération
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Isabelle Spinney, théorie et science au service de la santé
Isabelle Spinney est étudiante en 2e année dans le programme accéléré en sciences infirmières à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard (UPEI) qui termine ses études en décembre. Sa mère est acadienne et son père est anglophone, c’est l’anglais qui est parlé à la maison. Elle est allée à l’école en immersion française pendant 8 ans de la maternelle à la 7e année quand elle habitait en Colombie-Britannique. Quand sa famille a déménagé au Nouveau-Brunswick, elle a continué ses études secondaires en anglais et pris des cours de français.
Isabelle a obtenu un baccalauréat en biochimie et en psychologie à l’université Mount Allison à Sackville au Nouveau-Brunwick. Elle a ensuite travaillé comme conseillère des admissions à l’université Mount Allison. Elle a ensuite décidé qu’elle voulait devenir infirmière et elle a déménagé à l’Île-du-Prince-Édouard pour poursuivre des études à UPEI dans le programme accéléré en sciences infirmières d’une durée de 2 ans au lieu de 4 ans. Elle a trouvé le programme accéléré difficile car les attentes sont très élevées. Il faut s’assurer en 3 mois de pouvoir rejoindre la classe régulière. Une expérience positive car en travaillant fort, les résultats sont visibles.
Isabelle a choisi le domaine de la santé parce qu’elle a aimé la combinaison de ces études de biochimie et psychologie, le mélange du corps et du cerveau. “J’ai aimé beaucoup étudié la théorie mais j’aime avoir l’habilité de l’appliquer avec les patients. Alors j’aime beaucoup étudier la physiologie, les médicaments et la santé mentale,” dit-elle.
Dans ses études, elle peut voir comment les déterminants sociaux sont importants pour la santé. Pour elle, être infirmière est une pratique interdisciplinaire. C’est très important pour Isabelle d’offrir des services en français. “Je suis très fière d’être acadienne et je pense que la culture acadienne est importante à préserver. Je veux vraiment maintenir et améliorer mon français pour avoir des conversations avec mes patients en anglais ou français. Tous les patients devraient accéder aux soins de santé dans leur langue maternelle si c’est possible,” dit-elle.
Isabelle compte rester sur l’Île après ses études car elle a vraiment aimé ses expériences en clinique à l’Île. Elle est intéressée dans plusieurs spécialités: santé sexuelle, santé mentale et enfance. Actuellement, elle fait du bénévolat dans un département d’urgence. Elle voudrait commencer sa carrière dans un environnement hospitalier afin de se perfectionner pour ensuite se diriger vers une clinique car elle aime l’engagement communautaire.
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Kyra Doyle, future infirmière
Étudiante en troisième année en sciences infirmières à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, Kyra Doyle a appris le français dans des écoles d’immersion française à Summerside. Ses parents sont anglophones et ses grandparents sont Acadiens, mais ils ne lui ont jamais parlé français.
Kyra a commencé ses études universitaires dans le programme d’ingénierie pendant 2 années. Elle a réalisé qu’elle n’était pas intéressée par le matériel et ses notes en souffraient. Elle a changé pour le programme des sciences infirmières. “Dans la première semaine, je savais finalement que j’étais dans le bon programme pour moi. Parce que je pouvais écouter les lectures et j’étais intéressée par le matériel pour la première fois depuis 2 ans,” dit-elle.
Elle voulait un emploi où elle pouvait faire une différence dans la vie des autres et aussi quelque chose qui lui permet de voyager et d’avoir une vie et une carrière stable.
Kyra travaille au Manoir Somerset à Summerside. “C’est vraiment important de savoir parler français parce que beaucoup de personnes qui vivent au manoir parlent seulement français,” dit-elle, “Les personnes qui ont de la démence ne se souviennent pas de l’anglais des fois car le français était la premiere langue qu’elles ont appris.”
Son objectif serait de travailler à l’hôpital Prince County et de vivre à Summerside car c’est là où elle a grandi avec sa famille. Elle sait aussi que plusieurs personnes acadiennes et francophones de la Région Évangéline et Tignish viennent à l’hôpital de Summerside pour des services.
Apres ses études, Kyra aimerait commencer sa carrière dans la médecine principale pour ensuite s’orienter sur la chirurgie en salle d’opération comme dans la série Grey’s Anatomy.
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Samuel Farag, passionné de recherche médicale
Samuel Farag est dans sa 2e année en médecine à l’Université de Sherbrooke. Il a fait une partie de son primaire à l’École-sur-Mer avant de continuer dans des écoles en immersion française et graduer de Three Oaks Senior High. Après un diplôme des sciences de la santé à l’Université de Moncton, il a déménagé à Sherbrooke, vivant avec son frère et sa sœur qui étudient aussi en médecine.
Samuel a appris le français à travers sa mère qui l’a encouragé à poursuivre ses études en français. « C’est elle qui nous a vraiment recommandé de continuer nos études en français pour pouvoir solidifier la langue française et pouvoir aider les gens dans le futur, non seulement en anglais mais en français aussi, » dit-il.
Samuel, sa sœur Karen et Georgie McKenna, étudiante en kinésiologie, ont lancé en collaboration avec la ville de Summerside un programme de sensibilisation aux cancers de la peau avec des distributrices de crème solaire dans des lieux publics. Les trois ont exploré l’avantage de la prévention primaire des cancers et maladies de la peau causées par le soleil. Après des recherches, ils ont découvert que l’île est une des provinces qui a la prévalence de cancers de peau le plus haut au Canada et il y avait un besoin de prévention. Grâce à ce projet, les résidents de Summerside pourront utiliser les distributrices dès l’été 2022.
Pour Samuel, c’est important d’offrir un service en français et rendre les personnes à l’aise : « En tant que médecin, on doit vraiment bâtir une relation de près avec le patient et si on peut bâtir cette relation-là dans la langue qui le rend plus à l’aise, ça va être vraiment bénéfique parce qu’il va pouvoir nous décrire exactement comment il se sent et qu’est-ce qu’il attend de nous. »
Samuel était hésitant de revenir à l’île après ses études car il est surtout intéressé par l’enseignement et la recherche. Depuis l’annonce de l’ouverture de la Faculté de médecine à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard à Charlottetown, prévu en automne 2023, il s’est dit qu’il aimerait retourner à l’île pour travailler. « Je vais pouvoir enseigner et faire de la recherche dans une école de médecine à l’île que j’aime beaucoup. C’est les 3 choses que je cherchais pour un métier, » dit-il.
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Mia Campbell, future ergothérapeute dévouée à ses clients
Née d’une mère québécoise francophone et d’un père insulaire anglophone, Mia Campbell démontre un attachement profond à la langue française, langue dans laquelle elle a choisi de poursuivre ses études universitaires en sciences de la santé et par la suite en ergothérapie.
« Je suis allée à l’École-sur-Mer (ÉSM) de la première à la sixième année du primaire, a indiqué Mia, mais j’ai dû changer d’école pour les niveaux intermédiaire et secondaire, car ils n’étaient pas encore offerts à ÉSM. Aujourd’hui, les élèves de l’ÉSM, ont la chance d’aller à l’école française de la maternelle à la douzième année dans leur communauté de Summerside. »
Pour ses études universitaires, Mia a débuté avec un diplôme en sciences de la santé. Offert à l’Université de Moncton, ce programme préparatoire s’adresse à celles et ceux qui désirent avoir une formation préalable solide à une spécialisation dans une profession dans le domaine de la santé. De là, le rêve de continuer des études en ergothérapie à l’Université de Montréal est devenu une réalité.
« J’adore mon programme de baccalauréat en ergothérapie. C’est une formation intensive de trois ans pendant laquelle nous avons plusieurs occasions de mettre en pratique ce que nous apprenons dans le cadre de laboratoires, d’études de cas et de stages en milieu de travail. Je trouve le métier d’ergothérapeute très valorisant puisqu’il me permettra d’aider les clients à pouvoir s’épanouir malgré leurs défis physiques et mentaux » explique Mia.
Après avoir terminé son baccalauréat, Mia passera au programme maîtrise ce qui lui permettra ensuite de pratiquer le métier d’ergothérapeute. D’ailleurs, elle se dit chanceuse d’avoir reçu beaucoup d’appui financier dans la poursuite de ses études postsecondaires en français : bourses de Canadian Parents for French (CPF), de Français pour l’avenir, du Réseau santé en français de l’Île-du-Prince-Édouard, parmi d’autres.
Malgré le fait qu’elle adore son quartier à Montréal ainsi que les restaurants de cette grande ville, la jeune femme originaire de Summerside compte revenir s’établir dans sa province natale afin de pratiquer son futur métier. Elle y revient déjà chaque été pour travailler, pour aller à la plage et pour profiter du ciné-parc à Brackley.
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Larissa French, motivée en vue de sa carrière d’infirmière
Larissa French vient de terminer sa première session dans le programme de baccalauréat en sciences infirmières à UPEI. Elle y a découvert un environnement propice l’apprentissage, ainsi qu’une cohorte d’étudiants tricotée serrée, ce qui a largement contribué à sa transition entre l’école secondaire et l’éducation postsecondaire.
« Ma première session a passé vraiment très vite, souligne Larissa. Parmi les faits saillants, je note que nous nous entendons tous très bien dans mon programme et que nous sommes soudés comme groupe. Je suis également fière d’avoir maintenu un haut rendement scolaire durant cette transition réputée difficile pour les étudiants qui s’inscrivent pour la première fois à l’université. »
Le programme de science infirmière compte une soixantaine d’étudiants de première année dont l’âge et l’expérience varient. Comme Larissa, certains étudiants sortent tout juste de l’école secondaire tandis que d’autres sont déjà sur le marché du travail et possèdent divers diplômes universitaires.
« Étudier à l’université, ce n’est pas la même chose que d’étudier au secondaire, même si nous sommes une petite cohorte, ajoute Larissa. C’est important d’être motivée et d’apprendre à être indépendante. Les enseignants nous appuient bien sûr, mais ils ne nous tiennent pas par la main et ne font pas nécessairement des rappels sur toutes les dates de remise des travaux, entre autres. Il faut apprendre à s’organiser et à gérer son temps de façon efficace. »
« J’ai vraiment hâte de suivre des cours optionnels en français, partage Larissa, qui a complété le programme d’immersion à l’École secondaire Bluefield. En 12e année, mon horaire de cours ne me permettait pas de suivre autant de cours en français que j’aurais voulu. À l’université, on a l’avantage d’avoir beaucoup plus de choix de cours offerts en français. »
Larissa est engagée envers ses études en sciences infirmières. Elle a plusieurs sources de motivation, dont les occasions d’acquérir des expériences cliniques et de faire des échanges d’apprentissages dans d’autres provinces ainsi qu’à l’extérieur du pays. Pour ce qui est de la possibilité de se spécialiser, elle penche en ce moment vers la santé des femmes et l’option de poursuivre des études universitaires dans le but de devenir infirmière praticienne. En juillet 2019, Larissa a reçu une bourse d’entrée de 1 500 $ de la part du Réseau Santé en français de l’Î.-P.-É. pour les étudiants dans le domaine de la santé.
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Mame Faty Sarr, une jeune dévouée pour la communauté
Mame Faty Sarr, qui est originaire du Sénégal, a développé un intérêt pour le domaine de la santé vers l’âge de 13 ans. Son principal objectif : aider les gens. Jeune femme engagée, elle fait partie de nombreux organismes comme Actions Femmes Î.-P.-É- ainsi que des groupes de lutte contre le cancer et des groupes d’aide pour les enfants malades dans son pays natal. L’étudiante ressent le besoin d’apporter des changements dans différents domaines comme l’éducation des enfants et les droits des femmes.
En 2020, la jeune femme complétait son diplôme en soins infirmiers auxiliaires au Collège de l’Île. « C’est en 2018 que je me suis établie à l’Île par hasard. J’ai soumis des demandes d’admission un peu partout et c’est le Collège de l’Île qui m’a répondu en premier. » Son programme la passionne énormément : « C’est un domaine qui contient beaucoup d’éléments, c’est très vaste. Tu peux travailler partout, tu acquiers constamment de nouvelles connaissances. » Mame Faty Sarr travaille depuis un an dans le foyer Wedgewood, un établissement de soins de longue durée dans la région de Summerside. L’étudiante aimerait beaucoup rester au Canada et a de nombreux projets en tête pour les années à venir.
La langue maternelle de Mame Faty Sarr est le français. Lorsqu’elle a emménagé à l’Île, l’étudiante a compris l’importance d’augmenter les services offerts en français. « Il est plus difficile de recevoir des services en tant que francophone. Je voyais le Canada comme un pays complètement bilingue, je ne pensais pas que c’était un problème d’actualité. C’est dommage sachant que quelqu’un qui a le français comme langue maternelle peut vouloir dire quelque chose et la manière dont il va s’exprimer en anglais sera différente », explique l’étudiante. L’accessibilité des services offerts en français est primordiale pour la jeune femme.
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Shelaine Gallant, parcours d’une battante passionnée de santé
« Le succès vient de l’effort. » Telle est la devise de Shelaine Gallant, jeune femme native d’Abram-Village. L’effort, Shelaine le connaît bien. Née d’une mère anglophone et d’un père acadien, elle a tout d’abord grandi en anglais avant d’apprendre le français, en garderie, puis à l’École Évangéline d’Abram-Village.
Engagée dans sa communauté et passionnée par le domaine de la santé, Shelaine a d’ailleurs instauré la Course d’honneur dans la région Évangéline. Cette course vise à recueillir des fonds pour la recherche, dans le cadre du Relais pour la vie de la Société canadienne du cancer. C’est aussi en faisant du bénévolat à l’hôpital du comté de Prince que Shelaine a trouvé sa vocation! En observant les infirmières travailler auprès des patients, elle a été touchée par l’impact de ces professionnels de la santé dans la vie des gens.
Son bilinguisme lui a cependant permis de découvrir une chose primordiale : l’importance de s’exprimer dans la langue de son choix en matière de soins de santé et de soins critiques. Loin d’être rebutée par la tâche, Shelaine décide d’entreprendre ses études en sciences infirmières en français, à l’Université de Moncton. Là encore, rien de facile pour la jeune femme, entre déménagement à Moncton, découverte de la vie universitaire et pandémie de la COVID-19.
Rien ne l’arrête pourtant. Shelaine obtiendra son baccalauréat en sciences infirmières de l’Université de Moncton en mai 2021. Elle passera son examen d’immatriculation dans la foulée et exercera son métier d’infirmière à partir du mois de juillet, à l’hôpital du comté de Prince, à Summerside. Ce retour à la maison, un diplôme en poche et un emploi à la clé, était un rêve. Shelaine l’a réalisé.
Ce n’est que le début de l’aventure pour cette jeune femme travailleuse et passionnée par son métier : « Je me fixe toujours des objectifs pour aller plus loin. Je planifie faire une maîtrise en sciences infirmières pour devenir infirmière praticienne. Ceci me permettra de faire des actes médicaux encore plus poussés, comme effectuer certains diagnostics et prescrire des médicaments. »
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Keisha Doucette, au service des aînés
Keisha Doucette a découvert très tôt ce qui allait devenir son métier. En effet, sa grand-mère s’est fait opérer au genou lorsqu’elle était encore enfant. Elle l’aide pendant sa convalescence et développe un intérêt pour les soins auprès des personnes âgées. Même encore aujourd’hui, Keisha est très proche de ses grands-parents et leur rend souvent visite. Ils jouent aux cartes, écoutent de la musique et discutent. « C’est lors d’une partie de cartes et de musique avec mes grands-parents que j’ai su que je voulais travailler avec les personnes âgées. »
En parallèle, Keisha étudie dans une école d’immersion française, de la 1re à la 12e année. En 2019, elle commence un programme en soins infirmiers auxiliaires, au Collège Holland. Elle termine en janvier 2021 et passe avec succès ses examens le mois suivant.
Au cours des années, les encouragements de ses parents n’ont jamais faibli. Cette famille anglophone originaire de Tignish reconnaît la valeur du bilinguisme dans un pays comme le Canada. Le père de Keisha est menuisier. Sa mère travaille au foyer Maplewood, un établissement de soins de longue durée situé à Alberton.
C’est d’ailleurs là que Keisha travaillera durant l’été 2021. « L’établissement m’est familier, car j’ai eu la chance d’y travailler à quelques reprises comme préposée aux soins. » C’est aussi là qu’elle a fait son stage pratique dans le cadre de son programme d’études en soins infirmiers auxiliaires.
À l’heure où nombreux sont les jeunes qui pensent à partir, Keisha aimerait rester à l’Île et faire carrière au foyer Maplewood. Ses expériences avec l’équipe de travail et les résidents ont été plus que positives. C’est avec enthousiasme qu’elle souhaite continuer à servir sa communauté, en anglais comme en français.
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Joël Arsenault, passionné de sport et médecine
Acadien originaire de Saint-Raphaël, Joël Arsenault a fait ses études primaires et secondaires à l’École Évangéline. Grand sportif, Joël a participé aux Jeux de l’Acadie à plusieurs reprises en tant qu’athlète et académicien en badminton, puis entraîneur-chef de l’équipe d’ultimate frisbee.
Poursuivre ses études en français a toujours été un choix évident pour Joël. Après ses études secondaires, il s’est tout d’abord inscrit au diplôme en sciences de la santé de l’Université Sainte-Anne, dans le but de poursuivre des études en pharmacie. C’est alors que l’un de ses professeurs l’a encouragé à passer les examens d’admission pour le programme de médecine.
Cette période a été stressante pour le jeune homme. Entre examens écrits et entrevues, il a quand même maintenu son engagement communautaire comme entraîneur adjoint de l’équipe de badminton de l’École secondaire de Clare, en Nouvelle-Écosse.
Joël a eu le bonheur de pouvoir étudier à l’Université de Sherbrooke, au Québec, en médecine. Toujours aussi sportif, il a pu continuer à jouer au badminton pour l’équipe universitaire.
Heureux de continuer à étudier aujourd’hui dans sa langue maternelle, Joël souhaite servir les francophones en tant que médecin de famille dans un futur proche : « Mes études se termineront officiellement au mois de juin 2021. Ensuite, je devrai faire deux ans de résidence en médecine familiale à Moncton avant de pouvoir exercer pleinement mon métier. »
Si Joël n’est pas encore certain de revenir à l’Île-du-Prince-Édouard, il reconnaît les avantages que cela représente : « À l’Île, on a la chance de pouvoir avoir son propre cabinet de médecine familiale et de faire des quarts de travail en salle d’urgence. C’est certain que ça fait partie des endroits où j’aimerais travailler! »
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Kira Duckworth, future infirmière au cœur d’or
Malgré son jeune âge, Kira Duckworth suit avec sérénité une voie professionnelle évidente pour elle : les soins de santé. En effet, la jeune femme valorise les relations humaines par-dessus tout. Impliquée dans son église, elle n’hésite d’ailleurs jamais à prêter main-forte au besoin, dans la communauté.
Si Kira a appris le français en immersion française de la première à la douzième année, elle n’en est pas moins dévouée à la cause francophone : « J’étais motivée à travailler dans un environnement francophone, car très peu de mes collègues savent parler français et il y aura toujours des situations qui nécessitent une communication entre les langues. »
Attentive aux besoins des autres, elle possède une sensibilité à la diversité qui rend son bilinguisme précieux. « Par exemple, j’avais un patient malentendant et sa langue maternelle était le français. J’ai pu parler et écrire en français pour m’assurer qu’il reçoive les soins appropriés dont il avait besoin. »
Une fois son diplôme d’études secondaires de l’école Bluefield High en poche, Kira a suivi des cours de sciences à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard pendant un an. Elle s’est ensuite inscrite au programme de soins infirmiers auxiliaires du Collège Holland, où elle termine son programme d’études.
Une fois son examen d’autorisation d’infirmière auxiliaire réussi, Kira souhaite travailler à l’hôpital Queen Elizabeth de Charlottetown ou au foyer Prince Edward, établissement de soins de longue durée.
« J’ai choisi le domaine de la santé, car j’ai toujours su que je voulais aider les gens et nouer des relations avec mes patients. Je pense que les fournisseurs de soins de santé sont un aspect important de notre communauté et sont nécessaires au fonctionnement quotidien de la société. »
Kira ne compte pas pour autant s’arrêter là. Elle souhaite poursuivre ses études universitaires et devenir infirmière autorisée : « Bien que l’école et la charge de travail soient difficiles et parfois accablantes, je continue de penser à l’impact que je peux avoir sur la vie des gens et cela me motive pour continuer. »
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Emily Jewell, une jeune attentive aux autres
Emily Jewell est une jeune étudiante avec plus d’une corde dans son arc. Effectivement, elle a obtenu un baccalauréat en art et une majeure en psychologie à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard. Elle a poursuivi ses études avec une maîtrise en travail social à l’Université de Windsor en Ontario et en présentement en train de compléter sa deuxième année dans le doctorat de psychologie à l’Île-du-Prince-Édouard. Passionnée par la lecture, Emily est une jeune femme qui adore écouter les autres.
« Je suis très intéressée par les anecdotes des autres. À la suite de mon baccalauréat d’art, je me suis inscrite au baccalauréat en journalisme, honnêtement ce n’était pas pour moi et j’ai quitté après une semaine. C’est différent d’entendre les histoires des gens dans un contexte de santé mentale et dans un contexte d’entrevue journalistique, » explique Emily.
«J’ai étudié en immersion de ma première à ma douzième année. J’ai grandi dans une famille qui parlait seulement anglais, il était primordial pour ma mère que j’apprenne à parler français. Lorsque j’ai commencé l’université, je remarquais que je perdais mon vocabulaire. Je me suis donc inscrite au Programme Explore. Une initiative qui permet aux jeunes d’être dans un environnement français durant 5 semaines. Depuis mon expérience, je lis beaucoup de livres en français et j’écoute aussi la radio dans cette langue. C’est une belle opportunité pour moi de parler français, je suis vraiment choyée, » confirme Emily.
Emily considère qu’elle a développé plusieurs connaissances lors de ses stages durant sa maîtrise. «Mes stages étaient vraiment intéressants. J’ai appris beaucoup de choses, certaines personnes ont vécu des situations extrêmement difficiles et même s’ils vivent des épreuves, ils développent beaucoup de détermination. »
L’étudiante aime vivre à l’île et espère pratiquer dans la province lorsqu’elle aura terminé son doctorat.« Lorsque j’ai étudié en Ontario, c’était différent et difficile de vivre loin de chez moi. Je devais m’adapter à mon nouvel environnement. Je suis très fière d’avoir relevé ce défi et j’ai apprécié le support de mes amis et ma famille, » dit Emily.
À long terme, Emily aimerait beaucoup offrir ces services en français. « J’aimerais aider à diminuer les listes d’attentes et contribuer aux services de santé mentale. C’est un privilège pour moi de pouvoir aider les gens. Ça m’inspire beaucoup dans ma vie de tous les jours d’observer leur cheminement, » dit-elle.
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Emma Sweeney, une jeune souhaitant contribuer à la société
Emma Sweeney est une jeune femme souriante qui adore aider son prochain. Le domaine de la santé est l’environnement parfait pour elle. Étudiante en deuxième année à l’Université de Moncton en Sciences Infirmières, Emma est convaincue qu’elle pourra contribuer au bien-être de la communauté.
« Lorsque j’étais en 10e année j’ai fait une classe coop à l’hôpital et j’ai beaucoup apprécié. C’est à ce moment que j’ai réalisé que je voulais travailler dans le domaine de la santé, » dit-elle.
Emma a appris le français lorsqu’elle était jeune, sa mère étant bilingue lui a enseigné à la maison les deux langues officielles du Canada. « Je crois qu’être bilingue me donne des opportunités différentes. J’ai d’avantages d’options qui s’offrent à moi avec le travail et l’école, » confirme Emma.
L’étudiante a débuté son parcours scolaire à l’école dans un établissement francophone ce qui lui a permis de conserver sa deuxième langue.
Elle croit que tout le monde devrait pouvoir avoir accès aux services dans la langue de leur choix. « Il est primordial de conserver sa langue française. Les patients devraient toujours avoir la possibilité de recevoir les services dans la langue de leur choix, non seulement à l’Île-du-Prince-Édouard, mais aussi à la grandeur du Canada, » dit Emma.
À la suite de ces études, Emma est convaincue qu’elle aura les compétences nécessaires pour affronter les défis du domaine de la santé. La jeune fille croit qu’elle a choisi le bon domaine et est enthousiasme d’étudier dans cette branche.
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Karen Farag, future médécin passionnée
Karen Farag est une jeune femme passionnée par le milieu de la santé. Extravertie et motivée, c’est depuis quelques années qu’elle a ressenti la piqûre pour le monde médical. « Je suis allée en observation à l’hôpital pour la première fois pendant l’été 2018. Cette journée a confirmé mon choix de carrière. La médecin en charge a reçu un code bleu. Nous nous sommes mises à courir. J’étais émerveillée de la façon qu’elle a pris en charge la situation. J’ai adoré voir quelqu’un avec autant de connaissances et qui savait comment réagir vis-à-vis cette intervention, » explique Karen.
C’est lors de sa troisième année scolaire que Karen a déménagé à l’Île-du-Prince-Édouard. Malgré le déménagement, elle s’est adaptée rapidement et a pu conserver sa langue maternelle qui est le français. « Pour moi, être bilingue c’est un honneur, je suis très chanceuse, » dit Karen.
Durant le reste de son parcours scolaire, elle a continué ces études dans des écoles d’immersions françaises. Passionnée de la santé, la jeune femme a complété un baccalauréat dans le programme sciences de la santé à l’Université de Moncton. À la fin de ces études, elle a pris la décision de continuer son parcours postscolaire à l’Université de Sherbrooke en médecine. Étant très proche de sa famille, la distance entre la maison familiale et sa nouvelle ville universitaire était un grand facteur pour Karen. Elle s’est bientôt faite des amis et s’est intégrée dans son nouveau milieu. De plus, l’étudiante vit en appartement avec son frère et se compte très choyée de l’avoir à ses côtés.
Pour la jeune femme, le temps passe très rapidement. « Le programme est très ardu, mais je n’ai jamais eu de doute vis-à-vis mes études en médecine. À Sherbrooke, le programme se différencie des autres d’ailleurs. Nos cours sont ciblés sur les besoins des patients et sur le travail d’équipe. On comprend l’importance du travail en groupe, nous sommes habitués de collaborer avec d’autres professionnels. Le programme est divisé par symptômes. C’est très diversifié. Je sais que si je n’aime pas le sujet d’une semaine, la semaine suivante sera différente. C’est ce que j’aime du programme, » dit Karen.
La jeune est très motivée et veut aider les autres. À la suite de ses études, Karen souhaite être urgentologue ou encore spécialiste en médecine interne. « J’ai seulement 1 année de médecine d’accomplie, alors j’ai eu un petit aperçu des différents domaines. Donc, pour le moment, je ne suis pas encore 100% certaine de ma spécialisation, » confirme Karen.
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Caroline MacDonald, grande sportive amoureuse du corps humain
Caroline MacDonald aime beaucoup la biologie et les sports. Elle voulait faire un métier qui alliait les deux et la kinésiologie était le meilleur choix. Elle est dans sa deuxième année d’un baccalauréat en kinésiologie à l’Université de Moncton et aspire à devenir une thérapeute sportive. Elle aime l’idée de pouvoir réarranger le corps humain surtout lorsqu’une partie du corps fait mal. Elle trouve ça vraiment cool et elle voulait aussi le faire en français, car elle trouve que le monde est plus confortable dans sa langue maternelle.
Elle a appris le français à la maison avec sa mère dès un jeune âge et le parle avec ses frères et sœurs. « Je veux vraiment garder ma langue maternelle. Ma mère est allée à l’université, c’était en anglais et elle a commencé à perdre son français. Moi, je ne voulais pas que ça m’arrive et aussi si j’étudie en français, je vais pouvoir offrir mes services comme thérapeute athlétique en français et ça va aider les gens », dit-elle.
Caroline était à l’école François-Buote de la maternelle à la 10e année. Elle a changé d’école, car il n’y avait pas assez d’équipes de sport féminin, seulement le volleyball. Il n’y avait pas de basketball ou de soccer et elle a essayé de commencer des équipes, mais il n’y avait pas assez d’étudiantes intéressées. C’était devenu un défi pour elle, car elle a besoin de sports pour sa santé mentale. Elle a donc étudié en immersion en 11e et 12e année à l’école Colonel Gray High. Elle devait traduire tous les termes qu’elle avait appris en français vers l’anglais, dont la biologie, et c’était vraiment difficile. Elle a dû à nouveau retraduire vers le français lorsqu’elle a commencé sa première année à l’Université de Moncton. C’était l’un de ses plus gros défis.
« Si ma jambe est cassée et j’essaie d’expliquer à quelqu’un, mon cerveau va penser en français et ça va être vraiment difficile d’essayer de tout traduire en anglais. Ça fait mal quand je marche ou quand je veux lever ma jambe pour monter les escaliers. C’est dur de communiquer ça en anglais quand ta langue maternelle est en français », dit-elle.
Caroline pense qu’avoir un service en français apporte plus à la communauté acadienne et francophone. Elle préfère aller voir son optométriste plus que son médecin car c’est beaucoup plus facile et confortable puisque son optométriste parle français.
« J’aimerais faire mes 4 années à Moncton en kinésiologie et après ça, j’aimerais faire une maîtrise en thérapie athlétique et j’espère pouvoir revenir à l’Île si je peux me trouver un emploi. Je vais revenir à l’Île et essayer de faire quelque chose en français et en anglais, être bilingue », explique-t-elle.
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Mohsin Khayrattee, infirmier d’expérience en santé mentale
Natif de l’Île Maurice, Mohsin Khayrattee à tout laissé derrière lui pour immigrer ici à l’Île-du-Prince-Édouard. Infirmier d’expérience depuis déjà 10 ans, Mohsin a récemment terminé un cours de mise à niveau de 13 mois du programme d’intégration des infirmiers et infirmières autorisé.e.s. et qui lui permettra ensuite de pratiquer dans la province. Il désire devenir infirmier en santé mentale, un milieu où il a déjà œuvré.
« J’ai travaillé à Londres, en Angleterre, pendant 4 ans dans le secteur des soins de santé mentale en tant que chef d’équipe dans divers établissements de santé et en tant qu’infirmier autorisé depuis 6 ans à l’Île Maurice dans les services de chirurgie médico-chirurgicale aiguë des hôpitaux et également en tant qu’infirmier dans une prison de haute sécurité à l’Île Maurice, » dit Mohsin.
Le jeune homme a plus d’une corde à son arc, il parle un total de quatre langues : le créole, l’hindi, l’anglais ainsi que le français. « Lorsque j’avais commencé à travailler comme préposé aux soins ici, il y avait certains patients qui parlaient français. Ils ne pouvaient pas communiquer dans leur langue maternelle comme le personnel parlait seulement anglais. Parfois, il y a certaines barrières de langue entre le patient et le personnel et ça peut avoir un effet négatif sur leurs traitements, » dit Mohsin.
Lors de ses études à l’école secondaire, il a été particulièrement impressionné par la diversité de cette branche d’étude. Le domaine des soins infirmiers est un milieu qui l’a beaucoup inspiré, c’est très noble à son avis. Mohsin considère qu’il reçoit de reconnaissances de la part des patients et par le fait même cela lui permet de s’épanouir dans son métier.
Arrivé depuis deux ans, il se considère très choyé : « Le parcours d’immigrant est un cheminement de combattant, il y a énormément d’épreuves. Avant de venir m’installer à l’Île, j’ai fait beaucoup de recherches cela m’a aidé. Ça été très formatif, j’ai pu me trouver un logement avant d’arriver dans la province. J’ai aussi travaillé comme agent de contrôle préembarquement bilingue à l’aéroport de Charlottetown et comme agent de soutien communautaire et d’approche à La Coopérative d’intégration francophone où j’ai coordonné plusieurs activités pour les nouveaux arrivants francophones avec nos partenaires locaux. Mes collègues m’ont aidé à me préparer pour l’hiver et m’ont beaucoup encouragé durant cette période. Les gens sont très accueillants ici, » affirme Mohsin.
Il a effectué un stage clinique de trois mois à l’hôpital Queen Elizabeth. « J’ai acquis une expérience significative dans l’unité 2 qui est un service de chirurgie médico-chirurgicale très occupé. Le personnel de l’hôpital était incroyable et j’ai eu une expérience très fructueuse là-bas et je me sens très confiant pour travailler maintenant, » explique Mohsin.
Mohsin devra passer des examens nationaux en janvier 2022 avant de pouvoir pratiquer, idéalement dans un hôpital de soins aigus. Il a hâte de fournir ses services en français, anglais, créole ou hindi.
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Andrew Farag, futur rétinologue
Andrew Farag est dans sa 3e année de résidence en ophtalmologie à l’Hôpital Hôtel-Dieu de Sherbrooke. Après un diplôme de sciences de la santé à l’Université de Moncton, il a complété son doctorat en médecine à l’Université de Sherbrooke et y effectue une résidence de 5 ans. Andrew voit des patients et participe aux chirurgies sous la supervision d’un ophtalmologiste qui fournit des rétroactions sur son travail.
Andrew a appris le français à la maison à travers sa mère, enseignante en français. Il a complété ses études secondaires dans une école d’immersion française à Three Oaks Senior High à Summerside. Parfaitement trilingue, il parle aussi anglais et arabe. Il a voulu poursuivre des études médicales car son père est chirurgien.
Andrew était intéressé par la spécialité d’ophtalmologie, la chirurgie plastique ou la neurochirurgie. Après avoir effectué divers stages, son intérêt s’est arrêté sur l’ophtalmologie, la chirurgie des yeux. Il vise la sous-spécialité qui s’appelle la rétine, une partie de l’œil qui sert à capter la lumière pour l’envoyer vers le cerveau. Cette sous-spécialisation dure 2 ans.
Andrew aime la possibilité de développer des relations avec des personnes tout en faisant leur suivi et voir leur état s’améliorer avec le temps. C’est une façon de voir qu’il fait une différence dans leur vie.
Pour Andrew, un francophone doit avoir les mêmes qualités de soins qu’une personne anglophone. « Au Canada, par la loi il faut être capable de fournir des soins en anglais et en français dans n’importe quelle sphère du système de santé. D’être une personne qui est parfaitement bilingue, c’est une force incroyable, » dit-il.
Andrew aimerait revenir à l’île pour exercer : « L’environnement est plus amical à l’Île-du-Prince-Édouard et les personnes sont beaucoup moins stressées et gentilles. Évidemment y a aussi cet aspect du bilinguisme où on est capable de rentrer dans un environnement français aussi facilement qu’en anglais. »
Le Réseau Santé en français Î.-P.-É. est fier d’appuyer les jeunes Insulaires grâce aux bourses pour les études postsecondaires en français et d’aider les professionnels de la santé à faire l’offre active de services de santé en français. Connaissez-vous un professionnel bilingue qui se démarque dans le domaine de la santé? Ou connaissez-vous un étudiant inscrit dans un programme postsecondaire lié au domaine de la santé? Faites-nous-en part en communiquant avec nous à info@santeipe.ca ou au 902‑854‑7444.
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La publication de ces profils est rendue possible grâce à un financement de Santé Canada à travers le Programme pour les langues officielles en santé.