La première campagne l’Étoile Santé menée par le Réseau Santé en français Î.-P.-É. (RSFÎPÉ) a été produite entre les années 2014 et 2018 grâce à un financement de Santé Canada. Cette initiative invitait les membres de la communauté à nommer leur Étoile Santé, un intervenant de la santé d’expression française leur ayant livré activement un service de santé en français. Afin de souligner l’appréciation envers leur service en français et leur rôle dans l’augmentation de l’accessibilité des services de santé en français à l’Î.-P.-É., le RSFÎPÉ s’occupait de produire un profil du professionnel dans le but de valoriser et faire connaître son parcours. Une trousse cadeau leur était aussi offerte, incluant des outils pour soutenir leur offre active de services en français et un chandail Bonjour!
Lors de cette première campagne, un total de 38 professionnels ont été valorisés par la communauté et le RSFÎPE. Vous trouverez les profils produits lors de cette première campagne plus bas sur cette page.
Ce projet a été très apprécié de la communauté et par les intervenants de la santé. Il est toujours important pour le RSFÎPÉ de reconnaître le travail exceptionnel des travailleurs de la santé d’expression française en milieu minoritaire linguistique. Pour cette raison, la campagne a été reprise, avec quelques modifications, à l’été 2020.
Vous connaissez une personne qui oeuvre dans le domaine de la santé en français? Faites parvenir son nom, sa profession et ses coordonnées à l’adresse suivante : info@santeipe.ca.
Dans le cadre de la campagne Étoile Santé, un prix honorifique a été conçu afin d’offrir nos sincères remerciements aux individus qui ont influencé de manière significative l’accès aux services de santé en français dans notre province. Les premiers récipiendaires du prix honorifique Étoile Santé furent Dre Heather Morrison et son équipe pour leurs grands efforts de déploiement d’informations et ressources bilingues lors du plan d’action relié à la pandémie du COVID-19 au printemps 2020.
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Elizabeth LeBlanc : Une sage-femme au service des familles et de la francophonie
Originaire du Nouveau-Brunswick, Elizabeth LeBlanc a toujours vu l’importance de pouvoir accéder à des soins en français. Après avoir obtenu son Baccalauréat en sciences de la santé en profession de sage-femme à l’Université Laurentienne à Sudbury, elle s’est engagée dans une profession qui lui permet d’accompagner les familles avec une approche centrée sur l’humain. Pour elle, chaque personne doit se sentir écoutée et respectée dans ses choix.
« Je me suis vraiment sentie empowered lors de mon deuxième accouchement avec une sage-femme. Cette expérience m’a convaincue de devenir moi-même sage-femme. » Ce désir d’accompagner les familles avec bienveillance et d’offrir un soutien informé et personnalisé est au cœur de sa vocation. Après avoir exercé plusieurs années en Ontario, Elizabeth a rejoint l’équipe des sages-femmes de l’Île-du-Prince-Édouard, où elle contribue à développer et faire connaître cette approche.
Elle souligne également l’importance de la relation de confiance qui se crée entre les sages-femmes et les patient.es. « Nous nous assurons que nos patientes se sentent impliquées à chaque étape du processus. » Elle insiste sur le fait que la continuité des soins est un aspect central de sa pratique, permettant d’accompagner les familles de manière plus intime et personnalisée. Pour elle, chaque grossesse est unique, et l’écoute des besoins spécifiques de chaque personne est essentielle pour offrir des soins adaptés à chacun.
Elizabeth évoque également avec conviction l’importance de recevoir des soins dans sa langue maternelle : « Les études démontrent que recevoir des soins dans sa langue maternelle améliore les résultats. Parfois, c’est difficile d’exprimer précisément ce qu’on ressent dans une autre langue, et cela peut mener à des incompréhensions. » Bien qu’elle n’ait pas encore eu de patientes francophones à l’Île-du-Prince-Édouard, elle espère que ce service continuera de se développer et de se faire connaître.
L’arrivée d’Elizabeth au sein de l’équipe de sages-femmes de l’Île-du-Prince-Édouard marque une avancée importante pour les familles francophones et bilingues. En tant que sage-femme, elle joue un rôle clé pour rendre ces services plus accessibles et renforcer l’offre de soins en français. « Nous sommes en Acadie, et il est essentiel que la population francophone ait accès à des services de santé dans leur langue. »
Que font les sages-femmes?
Depuis janvier 2024, les sages-femmes font partie intégrante du système de santé de l’Île, offrant un suivi personnalisé tout au long de la grossesse, pendant l’accouchement et jusqu’à huit semaines après. Leur rôle reste encore peu connu dans la communauté, notamment en ce qui concerne la différence avec celui des obstétricien·nes ou des doulas. Contrairement aux obstétricien·nes, qui prennent en charge les grossesses à haut risque, les sages-femmes se spécialisent dans les grossesses à faible risque. Elles peuvent également assister les naissances à domicile ou à l’hôpital, tout en assurant un suivi postnatal, offrant ainsi un suivi complet de la personne. Les doulas, quant à elles, apportent un soutien émotionnel précieux, mais n’ont pas de rôle médical.
Pour en savoir plus sur les services de sages-femmes à l’île, ou si vous souhaitez bénéficier des services d’une sage-femme, veuillez consulter la page suivante (en français):
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Lynne Faubert: Une diététiste passionnée au service de la communauté
Lynne Faubert, diététiste depuis 26 ans, exerce son métier avec une grande passion. Originaire de Sudbury, en Ontario, elle a choisi de poursuivre ses études à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, où elle a découvert sa vocation pour la nutrition. “C’était un moment ‘aha’ pour moi !” se souvient-elle en parlant de son premier cours de nutrition, un domaine qui a immédiatement résonné avec ses intérêts pour la santé, l’activité physique et bien sûr, la nourriture.
Son parcours académique a été riche et diversifié, allant d’un baccalauréat en sciences de la nutrition à un internat diététique au Health Sciences Centre de Winnipeg. Depuis son retour à l’Île-du-Prince-Édouard en 2001, Lynne a occupé plusieurs postes au sein de Santé Î.-P.-É., toujours avec la même passion et le même engagement. Elle travaille actuellement dans la petite communauté rurale de Souris.
Lynne a grandi dans un milieu bilingue, avec un père Franco-Ontarien et une mère anglophone originaire de l’IPÉ. Cette dualité linguistique lui a permis de comprendre les réalités du français minoritaire dès son plus jeune âge. À son retour à l’Île, elle a réalisé l’importance d’offrir des services de santé en français, surtout dans des moments de stress médical où les barrières linguistiques peuvent aggraver l’anxiété des patient·es. “C’est important de soutenir les personnes dans leur langue première,” affirme-t-elle. Au cours de sa carrière, Lynne a longtemps été la seule diététiste francophone de l’IPÉ, répondant à des demandes de toute la province pour des services en français.
En plus de son travail clinique à l’hôpital, Lynne est très active dans la communauté de Souris, particulièrement dans les écoles. Elle voit la prévention et le travail communautaire comme une partie essentielle de son travail, partageant des informations cruciales sur la nutrition avec les jeunes et leurs familles. “Ce sont les petites choses, les petits gestes qui s’accumulent et qui, finalement, font une grande différence,” dit-elle avec enthousiasme. Son engagement va au-delà de la simple consultation; Lynne est un pilier de sa communauté, connue et respectée pour son approche accessible et bienveillante. “Je reçois parfois des textos des parents qui me disent: ‘Tu es venue dans la classe de ma fille et elle m’a parlé de ce qu’on ne devrait pas mettre dans notre boîte à dîner.’ Et j’adore ça, car ça veut dire qu’il y a quelque chose que j’ai dit qui est resté dans leur tête !”
Lynne est optimiste quant à l’avenir des services de santé en français à l’Île-du-Prince-Édouard. Avec de plus en plus de diététistes francophones et bilingues entrant dans le domaine, elle voit une amélioration notable de l’accès aux services. Elle continue de se former constamment pour rester à jour avec les dernières avancées en nutrition, un domaine en perpétuelle évolution. -
Isabelle Arsenault, massothérapeute : Entre mouvement, science, et bien-être holistique
Dès le plus jeune âge, Isabelle Arsenault a toujours été très active : “J’ai toujours été intéressée par l’activité physique, j’aime vraiment ça. Je ne suis honnêtement pas capable d’arrêter de bouger !” révèle-t-elle en riant. Sa passion pour le sport se doublait d’une grande curiosité pour les sciences et la biologie, notamment la biomécanique et les mystères du fonctionnement du corps humain. “la biomécanique et tout ce qui touche au mouvement du corps humain, j’adore ça !” confie Isabelle, avec enthousiasme. Cette combinaison unique d’intérêts l’a donc naturellement orientée vers des études en kinésiologie à l’Université de Moncton, après avoir terminé ses études secondaires à l’école francophone François Buote de Charlottetown. Elle commence alors un parcours riche et diversifié, avec de multiples expériences qui enrichissent sa compréhension de la santé, du corps humain et du bien-être : elle travaille notamment dans une clinique de rééducation cardiaque ou comme enseignante de fitness, tout en voyageant à travers le monde.
Cependant, poussée par une volonté d’offrir un soutien plus direct et concret dans la vie des gens, Isabelle décide de reprendre ses études pour devenir massothérapeute. En 2019, après 2 ans de formation, elle obtient son diplôme du Collège Atlantique de massage thérapeutique à Dieppe. Elle fonde ensuite In Nature Massage, un concept de clinique itinérante en pleine nature, et finit par poser ses valises et sa table de massage à Meadowbank, à l’Île-du-Prince-Édouard, de retour dans sa maison familiale. “J’ai comme eu l’appel de l’île, qui m’a ramené ici pour être avec la famille. Depuis, j’ai commencé ma pratique à Charlottetown, où j’ai trouvé un espace en ville”, partage-t-elle.
L’importance de la langue française dans sa pratique est un aspect central pour Isabelle, qui, malgré l’environnement majoritairement anglophone de l’Île-du-Prince-Édouard, valorise grandement la possibilité d’offrir des services en français. “Moi j’adore parler en français… c’est ma culture, et ça m’apporte beaucoup de joie de pouvoir offrir ça aux autres et d’être confortable à juste parler dans sa langue,” dit-elle.
D’ailleurs, Isabelle met en lumière l’importance de recevoir des soins de santé dans sa langue maternelle, en particulier pour son effet apaisant sur le système nerveux : “Quand tu es dans ta langue, c’est plus confortable, c’est fondamental. Avoir le sentiment d’être écouté ou d’être compris, c’est crucial pour se sentir en sécurité et donc favoriser la guérison” explique-t-elle. Elle rappelle qu’accéder à des soins de santé en français, ce n’est pas juste une question de confort, mais cela joue un rôle direct dans le bien-être physique et mental. Lorsque les patient·e·s peuvent s’exprimer librement et sentir que leur massothérapeute les comprend pleinement, cela peut contribuer à un état de relaxation plus profond, essentiel pour la régulation du système nerveux. Cette détente favorise la guérison, permettant au corps de se libérer plus facilement des tensions et des douleurs, et facilitant ainsi les soins.
Isabelle intègre cette compréhension dans ses soins, offrant ainsi un espace où le bien-être physique et mental se rencontrent pour un soin complet. “J’ai une approche plus holistique, dans le sens que ce n’est pas juste une chose qui va amener une personne en santé. Je vois la santé comme un ensemble des différents aspects du corps, tout est lié. Même si j’ai beaucoup de connaissances dans la vision scientifique du corps, ce que je préfère, c’est vraiment travailler sur la connexion corps/esprit. Avec mes traitements et les manipulations, je travaille à encourager ces connexions entre le cerveau et le corps”, explique-t-elle.
Isabelle envisage l’avenir avec optimisme et souhaite continuer d’enrichir sa pratique avec des techniques innovantes, comme le travail sur les fascias, ces membranes flexibles qui enveloppent nos muscles et organes, cruciales pour une mobilité sans douleur et une santé optimale. Elle désire aussi partager ses connaissances à travers des cours ou des ateliers tournés vers l’éducation de ses patient·e·s, pour leur permettre notamment de mieux comprendre leur corps : “Je souhaite encourager le self-care et donner les connaissances aux gens pour qu’ils puissent mieux connaître leur corps, prendre soin d’eux-mêmes, pour prévenir les blessures ou certaines maladies dans le futur”, dit-elle.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les services offerts par Isabelle Arsenault, n’hésitez pas à visiter son site web https://isabelle-arsenault-rmt.square.site/.
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Nathalie Vanner: Réflexologue au service du bien-être
Nathalie Vanner, originaire de France, réside depuis plus de 20 ans au Canada. Après avoir vécu 18 ans au Québec, elle a finalement posé ses valises à l’Île-du-Prince-Édouard il y a 3 ans et demi, à New London, où elle vient d’ouvrir récemment son cabinet de réflexologie et de thérapie auriculaire. Pleine d’empathie et passionnée par l’accompagnement des personnes vers un meilleur équilibre, Nathalie se consacre aujourd’hui à offrir des soins bienveillants et personnalisés à sa clientèle.
“Mon parcours professionnel a toujours été centré sur l’accompagnement des individus, avec diverses approches tout au long de ma carrière. Au départ, j’ai travaillé principalement dans le domaine des ressources humaines, que ce soit dans des organisations privées, municipales ou communautaires. Aider et accompagner les gens, c’est quelque chose qui m’a toujours beaucoup attiré”, partage Nathalie.
Nathalie a trouvé sa voie vers le monde du bien-être en combinant son expérience en ressources humaines avec sa passion pour le toucher thérapeutique et la réflexologie. Ce qui l’a d’ailleurs attirée vers la réflexologie, c’est la vision globale de cette pratique : “Ce n’est pas juste pour résoudre un seul aspect dans la vie de quelqu’un, mais c’est surtout une manière d’accompagner la personne à tous les niveaux, à la fois psychologique, émotionnel et physique. Je suis donc naturellement arrivée à ce stade où je souhaite être à mon compte pour recevoir les personnes tout en leur offrant une approche encore plus personnalisée”, explique-t-elle.
Pour amorcer ce changement de carrière, l’ancienne directrice du Centre Belle Alliance à Summerside a suivi une formation approfondie à l’Atlantic School of Reflexology au Nouveau-Brunswick. Elle est ensuite devenue membre de l’Association canadienne de Réflexologie et continue de se former régulièrement. D’ailleurs, elle suivra prochainement une formation en thérapie cranio-faciale.
La réflexologie gagne en popularité grâce à ses nombreux bienfaits pour la santé. Elle apporte de la détente et du bien-être général, et peut aussi soulager ou même prévenir divers maux, notamment ceux liés au stress. C’est une technique manuelle douce et non invasive, qui repose sur le principe que certaines zones des pieds, des mains et des oreilles sont connectées à d’autres parties du corps. En appliquant une pression spécifique sur ces zones, un·e réflexologue peut activer les processus d’autoguérison de l’organisme et la détente dans l’ensemble du corps. Cette pratique convient à un large éventail de personnes.
Nathalie accueille d’ailleurs une clientèle de tous âges et origines : “J’ai le plaisir d’accompagner tout le monde. Il n’y a pas de profil type. C’est pour les enfants, les personnes âgées, les personnes de toutes générations”, insiste-t-elle. Même si la grande majorité de sa clientèle est anglophone, elle est fière de pouvoir offrir ses soins dans les deux langues. Le plus important pour Nathalie est de proposer un service de qualité, où les gens se sentent à l’aise, quels que soit leur langue ou leur niveau d’insécurité linguistique : “J’essaie d’utiliser plusieurs méthodes pour répondre aux besoins des personnes, pour leur compréhension. Par exemple, pour la thérapie auriculaire, j’aime accompagner mes explications avec des schémas ou des photos pour montrer le fonctionnement des sinus et pourquoi on travaille dessus”, déclare-t-elle. Elle souhaite également que le coût de ses services ne soit pas une barrière, c’est pourquoi elle peut délivrer des reçus pour permettre le remboursement des soins par les assurances.
Pour en savoir plus sur les services de Nathalie Vanner, vous pouvez la contacter à l’adresse balsioreflexologyclinic@gmail.com ou visiter son site web https://www.balsioclinic.com.
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Karen Langevin, professeure de yoga flexible
Karen, originaire de la région Évangéline, est professeure de yoga depuis plus de huit ans. Le yoga est sa deuxième carrière et avant de transformer sa passion en profession elle travaillait comme fonctionnaire.
Selon Karen : “Avant d’avoir 50 ans, je me suis demandé ce que je voulais faire à ma retraite. Je savais que je voulais aider les gens de quelques manières, spécialement ma communauté francophone. Toutes ces années durant ma carrière j’étais assise à un bureau. Je commençais à me sentir très raide. Je savais que c’était relié à être assise pendant de longues heures. Je pratiquais déjà le yoga depuis une dizaine d’années, ce qui me faisait énormément de bien. C’est là où j’ai décidé de m’aventurer dans l’enseignement du yoga.”
Karen a obtenu sa première certification d’enseignement du Yoga il y a plus de 8 ans. Depuis, elle a obtenu d’autres certifications en Yoga pour enfants, Yoga sur chaise et Yoga pour le dos.
Plus qu’une passion, le yoga est devenu une vocation pour Karen : “Je voulais faire quelque chose qui allait vraiment me rendre heureuse. Tu ne gagnes pas une vie à enseigner le yoga. Si tu le fais, il faut que tu l’enseignes sans cesse et que tu mettes beaucoup d’heures. Pour moi, c’est plus une vocation. Tu te donnes, tu sais que tu fais du bien aux gens. Les gens te le disent, ils sont reconnaissants.”
Karen apporte une grande importance aux services en français dans la pratique de son travail. Elle a choisi d’offrir des services en français “parce que j’ai voulu redonner à ma communauté qui m’a tellement encouragée de parler et vivre en français lorsque j’étais adolescente. C’est certain que le domaine du yoga est très anglicisé et pour gagner de l’argent à l’enseigner, il faut absolument enseigner en anglais. Mais je fais beaucoup d’efforts à offrir du yoga en français pour des organismes communautaires francophones, tels que le Conseil Scolaire Communautaire Évangéline, Actions femmes ou la Jeunesse Acadienne.”
Parfois, vouloir fournir des services en français peut engendrer quelques défis. En effet, selon Karen:
“Puisque nous avons une petite population francophone, c’est difficile d’attirer assez d’étudiants afin de couvrir les dépenses telles que le loyer de la salle, le déplacement, son temps, etc. Cela dit, la pandémie m’a ouvert les yeux à la technologie de yoga virtuel. Depuis 2020, j’ai enseigné plusieurs sessions de yoga sur chaise par Zoom. J’adore offrir ce format, car ça permet aux gens de rester à la maison et ne jamais manquer un cours à cause de la météo ou d’autres raisons. Je trouve que la technologie donne plus d’options pour aller chercher les gens. ”
L’objectif de Karen est de partager son savoir et d’enseigner les bienfaits du yoga à sa communauté; aux jeunes et aux moins jeunes, aux travailleurs et aux retraités. Pour se faire, elle compte bien ajouter de nouvelles cordes à son arc en poursuivant de nouvelles certifications et de nouvelles directions telles que le yoga pour victimes de violence ou pour les personnes en chaise roulante.
Pour Karen, le yoga est accessible à tous. C’est une pratique qui est flexible et qui s’adapte aux besoins et limitations des personnes.
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Nathan Arsenault : technologiste de laboratoire médical, chasseur de bactéries.
Nathan Arsenault, originaire de la région Évangéline, travaille comme technologiste de laboratoire médical au département de microbiologie de l’Hôpital du comté de Prince, à Summerside.
Les technologistes de laboratoire médical, tels que Nathan, représentent une partie importante de l’équipe de professionnels des soins de santé. À l’aide d’une variété d’instruments complexes, ils analysent des échantillons de tissus, de sang ou d’autres liquides organiques dans le cadre du processus diagnostique. Les résultats d’analyse qu’ils fournissent aux médecins contribuent aux prises de décisions cruciales de ceux-ci.
C’est suite à l’ obtention de son baccalauréat en sciences, à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, que Nathan a décidé de poursuivre ses études en technologie de laboratoire médical au Collège Oulton, au Nouveau-Brunswick : “ J’ai choisi cette branche parce que quand j’ai fait mon bac en science, j’aimais vraiment travailler dans un laboratoire. Je trouvais cette partie-là de mes cours la plus intéressante. Donc, c’est un peu comme ça que j’ai décidé de continuer mes études et d’en apprendre plus sur ce domaine-là. Et j’aime aider le monde!“
Nathan œuvre dans le domaine depuis deux ans et travaille à ce poste depuis six mois. Auparavant, son travail consistait principalement à prélever du sang pour les analyses. Nathan adore aider les gens, mais il a choisi de travailler dans l’ombre, sans vraie interaction avec les patients qu’il sert. Cependant, son rôle dans les soins aux patients est essentiel au système de santé intégral. Selon lui : “Je suis une personne plutôt introvertie. J’aime aider les gens, j’aime interagir avec le monde, mais je trouvais que de prendre du sang à une cinquantaine, centaine de personnes par jour, ce n’était pas pour moi. Quand on prend du sang, on n’est définitivement pas la personne favorite que les gens voient durant leur journée. Ce n’est pas un moment que tout le monde aime. J’aimais ça être en arrière-scène et quand même aider les gens. C’est juste le type de personne que je suis. “
Bien que Nathan n’ait pas souvent l’occasion de parler en français, dans le cadre de sa profession, il trouve primordial que les francophones puissent avoir accès à des services en français : “ Il y a beaucoup de la population ici, à l’île, qui parle français. Je ne sais pas si les gens le réalisent. Et c’est pourquoi c’est vraiment important de pouvoir parler aux patients dans leur langue, dans la langue dans laquelle ils se sentent le plus confortables. “
Pour Nathan, l’entrée dans sa nouvelle carrière n’a pas toujours été facile: “ Ça été un peu difficile de commencer, durant Covid, car dans mon domaine de microbiologie, c’est là où on fait les tests de Covid. C’était et c’est encore très occupé, même si maintenant c’est plus sous contrôle. Mais c’est quand même occupé, on fait quand même beaucoup de tests, comparé à avant. Quand j’étais étudiant, j’ai vu comment ça se passait avant covid, il y avait moins de tests, et depuis, avec le manque de personnel, partout dans le système de santé, c’est difficile. Mais on fait ce qu’on peut. “
Nathan a trouvé sa branche, il aime ce qu’il fait. Et c’est à l’île qu’il compte continuer sa carrière. Ses liens, ses racines sont ici.
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Shawn Martin, champion de la réduction des méfaits
Shawn Martin, originaire de la région Prince Ouest, travaille comme coordinateur de la réduction des méfaits au Ministère de la Santé et du Bien-être du gouvernement provincial de l’Île-du-Prince-Édouard.
Travailleur social de formation, il a travaillé dans le domaine de la santé mentale et des toxicomanies comme intervenant et thérapeute. C’est ces dernières années où sa carrière l’a amenée à travailler dans la coordination des politiques.
Avant de commencer sa carrière dans le domaine de la santé mentale et de la toxicomanie, en 2015, Shawn a fait un petit détour, pendant deux années, dans le domaine des politiques de l’agriculture et de l’aménagement des terres ici à l’île. Selon lui : “Ma carrière est venue un peu par accident. On fait des choix, on poursuit nos intérêts et puis il y a toute sorte d’autres influences. J’ai toujours voulu travailler dans un domaine où je pouvais aider les gens. C’est un objectif assez simple. Mes parents, ma famille ont eu une influence importante. Mon père travaille dans le domaine de la santé, dans l’administration, et ma mère a beaucoup travaillé dans le développement communautaire, dans la région Prince Ouest. C’est un peu à cause de ça que j’ai choisi le travail social. Et j’ai été très chanceux de pouvoir commencer ma carrière en travail social dans ces domaines-là: santé mentale, toxicomanie et réduction des méfaits. C’était dans un poste d’intervenant bilingue dans la région nord-ouest du Nouveau-Brunswick. C’était aussi une excellente opportunité de travailler en français.”
N’étant pas francophone de naissance, c’est en immersion que Shawn a tout d’abord appris le français : “Je viens de la région Prince Ouest de l’île et c’était surtout à Bloomfield Elementary, à cette école, où on était tellement chanceux. On avait des enseignants d’excellente qualité. La majorité était des Acadiens, des Québécois, des francophones de partout. Et surtout, ces enseignants à Bloomfield, ils avaient une vraie passion pour leur travail. Donc, ces expériences, cette éducation m’ont donné un très bon départ dans mon apprentissage du français.”
Pour Shawn, quand on apprend une langue seconde il aussi important d’avoir du soutien à la maison et dans son milieu professionnel : “Mes parents m’ont beaucoup aidé. Mon père lui aussi a appris le français comme anglophone, au collège, en Nouvelle-Écosse et il a vécu en France. Aussi, mon travail, ma carrière m’a aussi beaucoup aidé à améliorer mon français. J’ai travaillé dans des postes bilingues, au Nouveau-Brunswick. Et ça, c’était vraiment spécial. De pouvoir travailler avec et dans les communautés acadiennes.”
Sensible à la réalité des communautés francophone et acadienne des provinces de l’Atlantique , Shawn garde toujours en tête l’importance d’offrir des services et des informations dans les deux langues aux membres de celles-ci, dans le cadre de son travail.
Pour Shawn, être travailleur social, thérapeute ou intervenant dans le domaine de la santé mentale et des toxicomanies est quelque chose de très gratifiant, qui rapporte beaucoup aux personnes ayant fait ce choix de carrière. Mais c’est aussi une voie où on rencontre des défis chaque jour, et qui peut être taxante au niveau personnel, d’où l’importance de prendre soin de soi : “Quand on travaille dans le domaine des services humains, quand on voit les difficultés que les gens éprouvent… au niveau santé, social, logement, pauvreté. Parfois il y a des journées plus difficiles que d’autres, au niveau personnel. Et c’est pourquoi il faut prendre soin de soi et il faut que ce soit une pratique quotidienne. Pas seulement quand on se sent mal ou qu’on est stressé. ”
Des projets pour le futur, Shawn n’a pas le temps d’y penser : “Présentement, je suis concentré sur les projets faisant partie de la politique de réduction des méfaits, tels que le centre de prévention des surdoses, le service de vérification des drogues, les distributeurs interactifs, les boîtes de dépôt communautaire pour l’amélioration de l’accès à l’élimination sécuritaire des aiguilles et autres matériaux ainsi qu’à la promotion des services NORS (National Overdose Response Service) et Brave. À ce point dans ma carrière j’apprécie l’importance de commencer et terminer un projet avant d’en commencer d’autres.”
La réduction des méfaits, c’est quoi?
L’approche de réduction des méfaits repose sur la réduction des conséquences négatives liées à l’usage de substances plutôt que l’élimination du comportement d’usage lui-même. Elle fonctionne parallèlement au traitement. Comme le décrit Shawn “Dans ce sens-là, la réduction des méfaits, c’est distinct du traitement des dépendances. Les deux sont nécessaires, on a besoin de chacun.”
L’approche de réduction des méfaits est d’abord apparue aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Suisse et en Allemagne au début des années 1980 pour ensuite s’étendre à l’Amérique du Nord et au reste du monde.
Les politiques et services pour la réduction des méfaits ont plusieurs avantages tant en santé qu’au niveau social et économique. Des avantages tels que : la prévention des surdoses et des décès liés à la consommation de drogues; la prévention des infections; la réduction des dépenses en santé et la création de liens entre les personnes et les services.
La politique de réduction des méfaits de l’Île-du-Prince-Édouard comporte plusieurs services. Un de ces services est le site de prévention des surdoses. Selon Shawn : “En ce qui concerne le site de prévention de surdose, c’est-à-dire le service de consommation supervisé. On sait qu’il y a un besoin pour un service comme ça, à cause malheureusement des augmentations dans les surdoses à l’île et encore plus triste, une augmentation des décès liés aux surdoses. Alors on a besoin de ce service-là. Le site de prévention des surdoses aura toutes sortes de bénéfices liés à la réduction, à la prévention des surdoses. C’est un service qui va franchement sauver des vies. Et c’est un service qui sert aussi de lien entre les personnes et les services de santé, les services sociaux, de logement et aussi les services de traitement de dépendances.”
Le site de prévention des surdoses ouvrira ses portes sous peu, à Charlottetown. Mais qu’en est-il des services en régions rurales ? D’après Shawn : “Il y a d’autres services qui sont vraiment ciblés sur les régions rurales et d’autres centres de population à travers l’île. Par exemple, il y a des services de consommation supervisée virtuels ou par téléphone qui sont actuellement disponibles. Il y a NORS, National Overdose Response Service, et l’application Brave. Les deux sont pour après les heures d’ouverture et pour les communautés rurales. Et il y en a d’autres qu’on mettra en place. La vision c’est vraiment un continuum des services de la réduction des méfaits qui répond aux besoins des centres de population, tels que Charlottetown, Summerside, mais aussi les régions rurales. Parce qu’on sait que le besoin est partout.”
D’autres services et mesures de soutien pour la réduction des méfaits sont aussi en cours de développement tels que: un service de contrôle des drogues pour prévenir les surdoses; des distributeurs améliorant l’accès aux produits de réduction des méfaits (naloxone, seringues stériles et l’autotest du VIH) ainsi que des boîtes de dépôt communautaires pour une élimination sécuritaire des fournitures de réduction des méfaits.
Toutes ses mesures de soutien permettront de donner des « outils » aux consommateurs de drogues sans juger leur choix. L’approche se veut respectueuse de la décision de chacun et elle permettra de rejoindre les personnes les plus vulnérables et d’établir un lien de confiance qui pourra faire toute la différence.
Si vous, ou quelqu’un que vous connaissez désirez plus d’information sur les services et mesures de soutien actuellement disponibles pour la réduction des méfaits, à l’Île-du-Prince-Édouard, veuillez consulter la page suivante (en français):
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Jillian MacLellan, technologue en cardiologie et femme de cœur
Jillian est technologue en cardiologie depuis deux ans et travaille à l’Hôpital Queen Elizabeth, à Charlottetown, ainsi qu’à l’Hôpital du comté de Prince, à Summerside.
Les technologues en cardiologie, tels que Jillian, sont des travailleurs de première ligne et des visages amicaux pour les patients qui reçoivent des soins cardiovasculaires. Ils effectuent des tests de cardiologie permettant d’obtenir l’information nécessaire afin d’aider les médecins à poser des diagnostics et à traiter les maladies du cœur.
Originaire de la région Évangéline, où elle a grandi en français, Jillian se destinait tout d’abord à une carrière en tourisme et hospitalité suite l’obtention d’un baccalauréat en gestion du tourisme du Holland College. Sa voie semblait toute tracée, jusqu’au jour où une amie publia, sur les médias sociaux, sa lettre d’acceptation pour un programme de technologie en cardiologie au Stenberg College, en Colombie-Britannique.
“Ça a piqué mon intérêt, je lui ai donc demandé plus d’information. Elle m’a tout expliqué: ce qu’est le poste, ce que tu fais comme travail et où tu peux faire le programme. Et ça m’a vraiment intéressé parce que dans ma famille il y a des problèmes de santé du cœur. J’ai pensé que c’était vraiment quelque chose que j’aimerais faire et de pouvoir aider des gens. C’est pour ça que j’ai décidé de poursuivre cette nouvelle éducation et de travailler en santé.”
C’est en mars 2020, en pleine pandémie, que Jillian a obtenu son diplôme de technologue en cardiologie. Sans avoir le temps de se reposer sur ses lauriers, elle se lança dans sa nouvelle profession. Depuis, Jillian n’a jamais douté de son changement de carrière, elle adore ce qu’elle fait. Pour elle, il est important de sensibiliser les gens et les futurs travailleurs de la santé au fait que : “Dans les hôpitaux il y a beaucoup plus de postes auxquels les gens ne pensent pas et qu’ils ne voient pas non plus. Je veux que les gens sachent qu’il y a plus d’opportunité pour travailler en santé à part d’être infirmière ou médecin. Les autres postes sont aussi des postes importants.”
Selon Jillian, il est primordial d’offrir des services en français. Dès qu’elle rencontre une personne qui serait plus confortable de parler en français, c’est avec joie qu’elle communique dans sa langue maternelle. “C’est dans des petits moments comme ça que j’aime être bilingue. Ça me fait chaud au cœur de pouvoir offrir des services en français aux gens. Spécialement aux aînés. J’ai l’impression qu’ils ont plus de difficulté à s’exprimer en anglais et spécialement à l’hôpital où ils ne se sentent déjà pas confortables d’être là. Ils sont anxieux. C’est très souvent qu’on ne reçoit pas de bonne nouvelle quand on est là. Alors de les faire sentir plus confortable c’est important pour moi.”
Jillian aime et apprécie la communauté qui l’a vue grandir et elle veut continuer de la servir. Par contre, de connaître beaucoup de gens peut parfois être ardu. “C’est un défi de connaître les gens qui sont tes patients. Tu les vois à des moments difficiles de leur vie, où ils ne sont pas en santé. C’est triste de les voir dans cet état. Mais aussi, ça me fait chaud au cœur de savoir qu’ils sont entre de bonnes mains, où ils sont à l’hôpital.”
Pour Jillian la vie est belle à l’île et elle a bien l’intention d’y rester pour continuer sa carrière.
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Kathy Tanguay, hygiéniste dentaire globe-trotteuse
Kathy est hygiéniste dentaire depuis neuf ans et travaille chez Water Street Dental, à Summerside, depuis bientôt un an.
Née de parents québécois, elle a grandi en Ontario dans une communauté francophone. Elle y a fait toutes ses études en français; d’abord à Thunder Bay pour son primaire et son secondaire, puis à Sudbury pour son cours d’hygiéniste dentaire.
Passionnée par la santé et les animaux, Kathy se destinait tout d’abord à une carrière de vétérinaire. C’est après avoir eu recours aux services d’un orthodontiste que les soins dentaires ont piqué sa curiosité.
Désireuse de vouloir faire le bon choix de carrière, elle décida de faire une coop avec une hygiéniste dentaire. Ces moments passés à observer le travail accompli par l’hygiéniste lui ont permis de découvrir que cette carrière demandait des qualités entièrement dans ses cordes: bonne dextérité manuelle, minutie, intérêt pour le travail auprès du public et excellentes capacités de communication.
Après ses études au Collège Boréal, elle décide de quitter l’Ontario pour s’installer dans un endroit isolé de la Saskatchewan pour deux ans. Cette expérience, parfois ardue, permit à Kathy d’apprendre beaucoup et de perfectionner ses talents d’hygiénistes.
Pour Kathy il est très important de pouvoir offrir des services en français à la population francophone en situation minoritaire. Durant sa jeunesse, en Ontario, elle a elle-même été confrontée aux barrières linguistiques: « Quand j’ai grandi… ma famille vient du Québec… donc il y avait beaucoup de barrières de langues quand on allait voir un médecin de famille ou que j’allais me faire nettoyer les dents. Il fallait toujours amener quelqu’un qui parlait anglais. Car j’ai grandi qu’en français. J’ai appris l’anglais qu’en 7e année».
Aussi, pour Kathy: « La santé c’est ce qu’il y a de plus important et c’est aussi important de pouvoir comprendre ce que le professionnel nous explique. C’est quelque chose qui ne devrait pas être pris à la légère ». C’est pourquoi, tout au long de sa carrière, elle a toujours voulu aider les personnes ayant des difficultés à s’exprimer en anglais.
Pour Kathy, ce sont des petits gestes qui peuvent avoir un impact important quand il s’agit d’améliorer les services en français: traduire des documents et des affiches et idéalement, avoir un employé bilingue qui puisse faire la traduction et le lien entre le professionnel de la santé et le client.
Kathy adore vivre et travailler à l’île. Elle est venue s’y installer en 2017. En plus de sa bonne humeur et de son franc-parler, elle a aussi amené avec elle, dans ses bagages, sa passion des voyages. Que se soit l’Amérique du Sud ou l’Europe, pour elle, le monde est un terrain de jeu qui ne demande qu’à être découvert.
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Phalonne Makouteu Mbe, préposée aux soins passionnée
Phalonne Makouteu Mbe a toujours été passionnée par la santé, infirmière-chef pendant 2 ans dans son pays natal, le Cameroun, elle a choisit de compléter des études au Collège de l’Île en 2021 et est maintenant préposée aux soins au Foyer Beach Grove.
Le Cameroun est un pays bilingue ayant le français et l’anglais comme langues officielles. Elle parle donc l’anglais et le français, sa langue maternelle. C’est pour cette raison qu’elle a choisi de faire toutes ses études en santé en français.
“Avant de travailler à Beach Grove, je travaillais à Corrigan Home comme personne soignante car je n’avais pas encore gradué. Mais quand j’ai gradué, je suis venue travailler à Beach Grove,” dit-elle.
Elle a commencé à faire du bénévolat pendant 3 mois à Corrigan Home avant que le gestionnaire lui offre un emploi comme personne soignante.
“À Beach Grove, j’ai eu la position de préposée aux soins bilingue donc ça veut dire que je peux parler dans les 2 langues aux résidents selon leurs besoins en français et/ou en anglais. L’Île est l’endroit idéal pour mettre en pratique les 2 langues,” explique Phalonne.
Elle offre des services en français à quelques reprises aux résidents qui parlent la langue. Elle pense que c’est toujours plus confortable de rencontrer d’autres personnes qui peuvent aussi comprendre une autre langue que les autres ne peuvent pas comprendre.
“Dans le futur, je souhaiterais faire l’équivalence de mon diplôme d’infirmière Camerounais. Il y a possibilité de le faire pour devenir infirmière autorisée en prenant quelques modules ou quelques mois de cours afin d’avoir mon titre d’infirmière au Canada”, souhaite-t-elle.
Phalonne aime son travail et s’épanouit chaque jour. Elle aime donner le sourire aux personnes autour d’elle, autant aux résidents qu’aux employés.
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Josée Gallant-Gordon, thérapeute en santé mentale
Josée Gallant-Gordon est une travailleuse sociale autorisée et une thérapeute en santé mentale. Elle est aussi fondatrice et propriétaire du Centre Elm Grove, un centre offrant une approche de traitement intégrative et centrée sur la personne pour les soins de santé mentale.
Après sa maîtrise en travail social de l’université d’Ottawa, elle est revenue vivre à l’Île-du-Prince-Édouard en 2007. Elle a travaillé pour différents services au niveau du gouvernement et du communautaire avant d’avoir sa pratique privée en santé mentale en 2018.
Pour Josée, la santé mentale fait partie de la santé globale. “Ça a piqué mon intérêt dès mon plus jeune âge. C’est devenu une passion et je me sens privilégiée de faire partie de l’amélioration de la santé mentale des gens,” dit-elle.
Elle a grandi dans la région Évangéline à Abram-Village. Elle a appris à parler le français à la maison et le parlait beaucoup avec ses grands-parents. Elle ne se souvient pas d’avoir beaucoup parlé en anglais jusqu’à probablement son adolescence.
Pour Josée, c’est extrêmement important d’offrir un service en santé mentale en français. “C’est important de l’offrir dans la langue de confort de la personne si on pense au courage que ça prend souvent de parler de ses émotions et regarder ce qui se passe à l’interne. Être capable de le faire dans notre langue de confort, je trouve que c’est très très important,” explique-t-elle.
Le Centre Elm Grove offre une variété de services en santé mentale. L’offre de service est activement là en français et la clientèle francophone est d’environ 15%. Le service de thérapie équine est une collaboration entre le cheval, une thérapeute en santé mentale et une spécialiste équine. C’est important de faire la session en français même si la spécialiste équine ne parle pas régulièrement le français mais le comprend.
Josée aimerait bien offrir plus de journées en utilisant les cheveux, soit à travers des formations, des ateliers ou différentes thématiques. C’est dans le projets futurs du Centre Elm Grove.
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Constance Gilman, récréologue dédiée aux aînés
Constance Gilman est la Responsable du programme de récréation au Foyer Maplewood à Alberton où elle s’occupe de toutes les activités pour les personnes aînées qui y vivent. Dès l’âge de 18 ans, elle a effectué des stages au Foyer Beach Grove dans la maisonnée bilingue pendant deux étés en récréologie. Elle a adoré son expérience avec les résidents et s’est bien amusée.
Avec une mère québécoise, le français est sa langue premiere. Elle a fait toutes ses études à l’École François-Buote avant d’effectuer un baccalauréat en kinésiologie à l’Université de Moncton.
Constance trouve que c’est super important d’offrir des services en français. “Il y a beaucoup de monde qui sont francophones et qui n’ont pas accès aux soins dans leur langue et je ne trouve pas ça juste. S’ils sont plus confortables en français, on devrait les servir en français si on peut,” explique-t-elle.
“J’offre un programme désigné en français par semaine et c’est un petit groupe qu’on a. Je vais aussi offrir des visites en français puis au bingo, je vais appeler les numéros en français et en anglais. On essaye d’incorporer plus de français dans tous nos programmes,” précise Constance.
Constance accorde une importance au service en français dans son lieu de travail. “On est dans une région où le monde a appris à parler en français à Tignish et le français était leur première langue celle qu’ils parlaient tout le temps. Ça ne devrait pas changer juste parce qu’ils sont dans un endroit où personne d’autre ne parle français car ils ont déménagé dans un foyer,” dit-elle.
Constance essaye toujours de trouver des nouvelles activités amusantes pour les résidents du foyer. Elle se trouve chanceuse d’avoir son emploi, l’un des premiers pour lesquels elle a appliqué. Elle a pu bouger dans son département.
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Alexandre Cuffley-Hébert, physiothérapeute au sein de sa communauté
Alexandre Cuffley-Hébert, diplômé de l’école secondaire François-Buote de Charlottetown, était un des deux premiers boursiers du Réseau Santé en français Î.-P.-É. en 2015. Il était alors en plein milieu de son programme en kinésiologie à l’Université de Moncton.
« J’ai choisi de faire des études postsecondaires en kinésiologie dans le but de devenir physiothérapeute, a précisé Alexandre. Après avoir complété mon baccalauréat en kiné, j’ai entrepris une maîtrise en physiothérapie à l’Université d’Ottawa. En choisissant cette université, je pouvais continuer à étudier en français et en même temps, je demeurais relativement proche de ma famille ici à l’Île. »
Les physiothérapeutes évaluent l’état des patients, élaborent et exécutent des programmes de traitement individuels pour maintenir, améliorer ou rétablir le bien-être physique de leurs patients, soulager leur douleur et prévenir leur incapacité physique. Les physiothérapeutes travaillent dans des centres hospitaliers, des cliniques, en milieu industriel, dans des organismes sportifs, des centres de réadaptation, des centres de soins de longue durée ou des cabinets privés.
« J’ai eu un sentiment profond d’avoir choisi la bonne carrière à la fin de mon premier semestre au programme de maîtrise, a ajouté le jeune homme. Les stages qui ont suivi ont directement contribué à confirmer ce choix, surtout quand j’ai travaillé dans un centre de réadaptation pour des patients atteints de problèmes neurologiques. Là, j’ai réalisé à quel point les physiothérapeutes ont un impact sur le bien-être physique, mental et émotionnel des patients. »
Après avoir consacré six ans à ses études universitaires, ce natif de Charlottetown est revenu à l’Île. Il a travaillé à la clinique Kensington Physiotherapy pendant deux ans et il pratique présentement Symmetrics Health depuis l’été 2021. Il met quotidiennement en pratique ses apprentissages. Cet ancien participant aux Jeux de l’Acadie a d’ailleurs un intérêt particulier pour la prévention et la gestion de blessures sportives, entre autres.